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La conseillère Devon Reid expulsée de l’équipe du maire de Candiac

le mardi 31 août 2021
Modifié à 8 h 36 min le 15 octobre 2021
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Devon Reid est également présidente de la Commission de la culture et de l'action communautaire à Candiac. (Photo: Ville de Candiac)

Conseillère dans le quartier de la Gare depuis 2017, Devon Reid a été informée le 23 août qu’elle ne ferait pas partie de l’équipe Action Candiac à la prochaine élection municipale, le 7 novembre.

La décision a été prise peu après que Normand Dyotte ait annoncé en juillet qu’il briguerait un quatrième mandat à la mairie de Candiac, avec la même équipe de conseillers, dont est membre Mme Reid.

Il fait savoir au Reflet que le choix s’explique par «des visions qui ne se rencontrent pas», sans plus de détails. M. Dyotte précise qu’un nouveau candidat sera présenté sous peu, mais que Mme Reid siégera jusqu’à la fin de son mandat. 

«C’est une bonne personne, mais parfois en tant que chef, il y a des choix à faire et c’est ce que j’ai fait», tranche-t-il.
La principale concernée se dit quant à elle «déçue».

La conseillère partage que plusieurs conflits l’ont opposée au maire, dont certains ont eu lieu récemment. 

«Les derniers concernaient notamment une demande d’analyse pour un projet de viaduc qui relierait le TOD de la gare à l’autoroute 15, à la demande des citoyens, explique-t-elle. C’est un projet de 1 milliard de dollars et chaque décision a un impact important. Je le prends au sérieux quand les résidents veulent quelque chose.»

Le directeur général lui aurait fait part que cinq analyses de circulation ont déjà été effectuées et qu’une supplémentaire n’était pas nécessaire. Pour sa part, la conseillère soulève qu’une augmentation du trafic de 36% a été observée dans le secteur durant les cinq dernières années et qu’il s’agit d’une preuve de l’importance de s’attarder aux demandes à ce sujet.

«J’ai demandé plus d’informations et ç’a m’a été refusé. C’est au cœur de tous les litiges que j’ai avec le maire. J’essaie toujours de poser des questions pour bien comprendre la matière de chaque construction et décision qui ont des conséquences pour ceux qui demeurent dans mon quartier», ajoute Mme Reid qui dénonce un manque de transparence. 

Elle confie que fréquemment, des experts font des présentations et qu’elle a confiance en eux. Toutefois, le besoin de prendre des décisions rapidement «sans avoir assez de renseignements» pose problème à ses yeux. Elle dit avoir vécu une situation similaire au sujet du Programme particulier d’urbanisme (PPU) du quartier TOD. 

«On construit en densité à Candiac, c’est nouveau. C’est comme si on construisait une ville dans une ville présentement. Dans mon secteur, il y a beaucoup de changements et ça évolue rapidement. Cela crée beaucoup d’enjeux et je communique beaucoup avec les citoyens. Je tente d’avoir de bonnes réponses à leurs questions, en vain», affirme-t-elle. 

Par message texte 

Mme Reid déclare avoir reçu la nouvelle de son renvoi de l’équipe par message texte, une heure avant une rencontre précédent la dernière séance du conseil municipal. 

«Le maire m’a dit que je ne faisais plus partie de l’équipe, puis je n’ai pas pu assister à cette réunion. Ça m’a étonnée comme façon de faire. Je n’ai pas apprécié, c’était un choc», déplore-t-elle. 

De son côté, M. Dyotte préfère ne pas commenter la façon dont il a annoncé à Mme Reid son départ.
«Il y a eu plusieurs communications avant cela. Ce n’était pas sorti de nulle part», indique-t-il néanmoins. 

Suite

Mme Reid, qui affirme avoir beaucoup appris durant sa première expérience en politique municipale, souhaite poursuivre dans ce domaine, qui lui tient à cœur, tout comme le quartier qu’elle représente et où elle demeure, soutient-elle. 

Une semaine après l’annonce de son renvoi, la conseillère n’écartait pas l’idée de se présenter comme candidate indépendante aux prochaines élections.