L’Europe remet en question l’objectif de 2035 pour les moteurs à combustion
Après des critiques provenant des constructeurs automobiles et des gouvernements, certains politiciens européens s’opposent désormais à l’interdiction des moteurs à combustion interne (ICE) prévue pour 2035. Le Parti populaire européen (PPE), le plus grand groupe politique au Parlement européen, fait pression pour que cette interdiction soit annulée. Un document interne consulté par Reuters souligne que cette interdiction « devrait être inversée ». Le PPE propose de permettre aux moteurs à combustion de subsister dans des véhicules utilisant des carburants alternatifs après 2035. Le document ajoute également que les constructeurs devraient pouvoir continuer à vendre des hybrides rechargeables au-delà de cette date.
Des objectifs d’électrification en recul
Face à une demande moins forte que prévue pour les véhicules électriques (VE), plusieurs constructeurs européens revoient leurs ambitions à la baisse. Même Volvo, pourtant en pointe sur l’électrification, a admis qu’elle pourrait continuer à vendre des véhicules à moteur thermique après 2030. Le PPE demande également le report des nouvelles normes d’émissions, prévues pour 2024, à 2027 afin de protéger les constructeurs des amendes. Ces normes visent à réduire les émissions moyennes de flotte à 93,6 g/km d’ici 2025, soit une baisse de 19 % par rapport à l’objectif actuel. Les constructeurs risquent une amende de 95 € pour chaque gramme excédentaire par véhicule, ce qui pourrait rapidement atteindre des montants astronomiques.
Un désaccord au sein de l’industrie
Le PDG de Renault, Luca de Meo, estime que ces amendes pourraient coûter à l’industrie automobile jusqu’à 15 milliards d’euros en 2024. Cependant, le patron de BMW, Oliver Zipse, s’oppose à un report des objectifs, arguant que les constructeurs ont eu cinq ans pour s’y préparer.
La clé réside dans la capacité des fabricants à vendre suffisamment de VE pour compenser les émissions de leurs véhicules thermiques.
Des impacts globaux à prévoir
Une décision européenne sur l’interdiction des moteurs thermiques pourrait avoir des répercussions mondiales. Si un constructeur est contraint de retirer ses véhicules thermiques du marché européen, cela pourrait perturber les économies d’échelle, augmenter les coûts de production et mettre en péril certains modèles. Des emplois sont également en jeu. En Allemagne, Volkswagen envisage la fermeture de trois usines pour réduire ses coûts face aux transformations imposées par l’électrification.
Avec des renseignements de Motor 1
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