Inondations : repenser le sous-sol et sa couverture d’assurance

Les compagnies d’assurance nous invitent à repenser l’usage de notre sous-sol. (Photo ‒ Freepik)
Les sous-sols, autrefois simples espaces de rangement, sont désormais des pièces polyvalentes dans de nombreuses maisons canadiennes, abritant équipements technologiques et objets de valeur. Cependant, comme le rappellent tristement certains événements récents, ces espaces sont de plus en plus exposés aux risques d'inondation. Marc Tannous, directeur chez Allstate, souligne qu'il est désormais crucial de repenser leur usage et d'adopter des mesures préventives, en particulier avant le printemps, une période propice aux crues.
«Au fil des années, les sous-sols sont passés d’un endroit où l’on entreposait de vieux meubles à des endroits de vie et de divertissements avec des équipements de cinéma-maison coûteux et des beaux meubles dispendieux, indique M. Tannous.
Les récentes données du Bureau d’assurance du Canada révèlent que 2024 pourrait être l'année la plus coûteuse pour les pertes liées aux conditions météorologiques, notamment les inondations, avec plus d’un milliard de dollars en dommages. Selon Allstate du Canada, le nombre des réclamations pour dégâts d’eau entre 2019 et 2024 a augmenté d’environ 20%.
M. Tannous ajoute que la récente publication de la nouvelle cartes des zones inondables aura un impact certain sur les contrats d’assurances dans certains secteurs.
Couverture adéquate
Le directeur fait remarquer que bien des gens omettent d’augmenter leur couverture d’assurance au fil des années. «Disons que vous avez contracté une police d’assurance de 25 000 $ de couverture pour les inondations il y a dix ans. À l’époque, vous n’aviez peut-être pas grand-chose dans votre sous-sol et ce montant vous semblait bien suffisant. Mais depuis dix ans, vous avez rénové votre sous-sol, y avez installé un cinéma-maison, votre bureau. Une couverture de 25 000 $ sera loin d’être suffisante pour couvrir vos pertes.»
M. Tannous tient à défaire une croyance populaire concernant les primes à payer. «Faire doubler votre couverture, disons en la faisant passer de 25 000 $ à 50 000 $, ne vous coûtera bien souvent que 5 $ ou 6 $ de plus par mois.»
Par ailleurs, le spécialiste invite les gens à bien lire leur contrat d’assurance. Une inondation causée par un refoulement d’égout n’est pas la même chose qu’une inondation causée par le débordement d’une rivière ou d’un cours d’eau.
Appartements ou condos
M. Tannous conseille aux gens vivant en appartement ou en condo dans un demi-sous-sol de s’assurer que leur assurance couvre les frais de relocalisation en cas de rénovations à la suite d’une inondation. Il ajoute qu’il est prudent d’installer des tablettes en hauteur pour ne rien laisser par terre et d’entreposer les documents dans des bacs en plastique afin de les protéger.
Enfin, la présence d’équipements de protection comme des clapets, des pompes submersibles et des détecteurs de fuites d’eau est recommandée.
Sondage
Un sondage d’Allstate souligne que 80 % des Canadiens possèdent un sous-sol et qu’un sur dix a déjà fait face à une inondation. Près de 61 % des foyers utilisent leur sous-sol pour stocker de l’équipement, des meubles ou des objets personnels de valeur. Le sondage en ligne, mené entre le 23 et le 27 janvier 2025, a interrogé 1 000 propriétaires canadiens, âgés de 18 ans et plus.
Ce que les gens gardent au sous-sol selon ce sondage :
- 65 % des outils, rallonges électriques et ampoules;
- 59 % des articles saisonniers comme des meubles de patio ou des décorations de Noël ou autres;
- 51 % des meubles;
- 41 % de l’équipement sportif coûteux comme des skis ou des vélos;
- 40 % des albums-photos;
- 32 % de l’équipement de divertissement;
- 31 % des objets de collection ou des souvenirs;
- 28 % des documents financiers, juridiques ou fiscaux importants;
- 24 % des souvenirs de famille;
- 23 % du matériel informatique;
- 15 % des instruments de musique.