Future école secondaire à Candiac : l’UPA dénonce la demande de décret de la Ville
L’Union des producteurs agricoles (UPA) déplore l’appel au décret lancé par la Ville de Candiac il y a deux semaines. La Municipalité demandait aux citoyens de se mobiliser dans le dossier de la construction d’une école secondaire sur un terrain zoné agricole, situé sur le boul. Jean-Leman.
«Nous ne sommes évidemment pas contre l’implantation d’une école secondaire visant à combler les besoins particuliers de ce secteur, a indiqué Jérémie Letellier, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, par voie de communiqué le 24 octobre. Nous remettons plus en question le fait que le site choisi se situe en zone agricole, tel que nous l’avons déjà mentionné dans nos avis transmis à la Commission de la protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).»
La Ville de Candiac a déposé une demande d’exclusion d’une parcelle du terrain visé auprès de la CPTAQ. Selon l’UPA, la commission s’apprête à rejeter la demande, «puisqu’il existe des espaces appropriés disponibles pour l’implantation d’une école situés hors de la zone agricole». Selon Candiac, il n’y pas d’autres terrains disponibles puisque le Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries (CSSDGS) a besoin d'un terrain d'au moins 45 000 m² pour construire l’école secondaire, en tenant compte de la forme et de l'accès au site.
De plus, l’UPA rappelle que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) «a émis un avis non favorable à la demande déposée pour permettre la construction de ladite école en zone agricole et a proposé des sites alternatifs en ce sens».
«En agissant de la sorte, la Ville souhaite que le gouvernement fasse fi des grands principes d’aménagement du territoire dont il s’est lui-même doté, notamment dans les plus récentes Orientations gouvernementales en aménagement du territoire (OGAT), poursuit M. Letellier. Il est primordial que le gouvernement soit clair dans sa réponse : le territoire agricole n’est pas une zone en attente de développement résidentiel, industriel ou institutionnel.»
La CPTAQ rendra sa décision sur la demande d’exclusion de Candiac le 5 novembre.
Terres à conserver
Selon l’UPA, la zone agricole ne représente qu’environ 4% du territoire québécois, d’autant plus que les producteurs agricoles n’ont accès qu’à la moitié de cette superficie (2%). Le regroupement se désole que la zone «continue d’être grugée par l’étalement urbain, l’activité de spéculateurs financiers et immobiliers, les projets industriels, les initiatives de conservation».
«Les terres agricoles sont une ressource précieuse et non renouvelable qui doit être conservée et protégée avec soin afin que les producteurs et productrices agricoles puissent remplir le rôle qu’on leur a confié : nourrir le Québec», conclut M. Tellier.