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Fouilles archéologiques à La Prairie : reprise des travaux jusqu’au 31 mai

le jeudi 23 mai 2024
Modifié à 15 h 51 min le 27 mai 2024
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Le Reflet a visité le site où se déroule la reprise des fouilles archéologiques devant l’église de La Nativité de la Sainte-Vierge à La Prairie, le 22 mai. À l’automne 2023, la firme Arkéos avait fait la découverte de vestiges intacts de l’ancienne église et avait mis le chantier sur pause avec la venue de l’hiver.

La firme considère être tombée sur un «jackpot archéologique». Elle a jusqu’au 31 mai pour creuser dans le sol afin de faire d’autres trouvailles. Les intéressés pourront observer les recherches ainsi que poser leurs questions aux archéologues sur place alors que le site est ouvert au public jusqu'à cette date

«[Les découvertes sont] dans un état de conservation exceptionnel, a indiqué l’archéologue et chargé de projet Luis Trudel-Lopez. L’intégrité des vestiges est très parlante. On voit les phases d’agrandissement de l’église de 1705 jusqu’en 1813, et même jusqu’en 1841 à son abandon.»

Les archéologues se retrouvent maintenant avec une séquence stratigraphique plus importante et complète qu’ailleurs sur le chantier. La conservation des éléments s’explique entre autres par le remblayage sur les anciennes constructions.

«C’était plus facile de remblayer que de raser au complet, a ajouté M. Trudel-Lopez. On voit qu’ils ont été obligés de le faire par endroit, ce qui nous amène à une des interprétations qui a été proposée. [On pense] que le premier parvis était en terre battue […] Juste après, ils ont construit le parvis en pierre.»

Le chargé de projet estime que la présence de ce parvis a permis de protéger certaines pierres qui ont servi à former une arche de l’ancienne église. Plusieurs autres objets ont été trouvés, tels qu’une perle d’un chapelet, une ancienne pièce de monnaie, une broche, des lièges de bouteilles et même une pointe de flèche datant de la préhistoire.

«Les travaux menés par quatre archéologues de la firme Arkéos ont débuté en force avec de surprenantes découvertes dont celles du mur d’origine de la seconde église datant de 1705 et de l’identification de deux fosses de sépultures, a indiqué la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine par voie de communiqué. Durant cette première journée, les archéologues ont pu également atteindre le dernier niveau d’occupation de la place publique datant de 1840-1841 et les différents niveaux d’occupation à l’intérieur de la sacristie. Une mise au jour très partielle a même permis de faire la découverte de ce qui semblerait être un plancher de bois associé au mur de l’église de 1705 et un drain en bois de 1725.»

Une pointe de flèche de la préhistoire a été retrouvée. (Photo: Le Reflet - Guillaume Gervais)

Course contre la montre

Dans les prochains jours, les archéologues souhaitent trouver, entre autres, la surface dallée de la place publique, les vestiges de la seconde église, d’autres fosses de sépulture entre les murs de 1705 et 1774, la palissade de bois du Fort de La Prairie datant de 1687, possiblement d’autres palissades de bois des agrandissements du fort de 1704 et 1744, ainsi que des sols d’occupation de la période française. Les découvertes pourraient peut-être mener à des traces d’occupation autochtone.

Après la découverte des vestiges à l’automne 2023, la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine et la paroisse de La Nativité de la Sainte-Vierge ont travaillé ensemble afin de trouver l’aide financière nécessaire pour pousser les fouilles archéologiques. Elles ont réussi à obtenir une aide financière de 50 000$ du ministère de la Culture et des Communications, une contribution de 10 000$ de la Ville de La Prairie et une autre de 10 000$ du bureau du ministre de la Santé et député de La Prairie, Christian Dubé.

Un archéologue creuse dans la terre et les roches à la recherche de trouvailles. (Photo: Le Reflet - Guillaume Gervais)