Être écolo, payant pour la terre et le portefeuille
La propriétaire de la boutique écolo Lavallée verte, Caroline Lavallée, aimerait que les gens prennent conscience que les produits écologiques et bios ne sont pas bénéfiques que pour l’environnement, mais aussi pour leur portefeuille.
À une époque où elle était monoparentale, la femme d’affaires coupait ses sacs de lait en deux pour envelopper les sandwichs de son fils. Ainsi, elle sauvait sur les Ziplocs et faisait du recyclage.
C’est à force de lectures et de rencontres que Caroline Lavallée s’est aussi mise à acheter des produits naturels, pour la plupart recyclables et compostables.
«Certains tripent sur les coupons pour sauver des sous, moi mon trip, c’est d’acheter en vrac et de trouver des façons de réutiliser ou recycler des produits pour économiser», explique-t-elle.
«On s’empoisonne avec des produits chimiques, alors qu’en réalité, laver ses fenêtres avec de l’eau, du vinaigre et un peu d’huile essentielle produit le même résultat que le Windex, pour moins cher», ajoute-t-elle.
Elle donne aussi en exemple les couches lavables et évolutives qu’elle utilise pour son bébé. Normalement, une famille peut dépenser entre 2000 et 3000$ pour garder son poupon au sec. Or, une quinzaine de couches lavables coûte près de 600$ et les boutons pression permettent de suivre le rythme de croissance de l’enfant sans dépenser un sou de plus.
Idée folle
Quand elle habitait Granby, elle fréquentait assidûment la boutique Vert l’avenir de Jacinthe Brouillard. En déménageant à Candiac, elle s’est rendu compte qu’une telle offre était inexistante.
«Il y a une boutique à Brossard ou à Saint-Jean-sur-Richelieu, mais je trouvais que de faire une demi-heure de voiture pour aller acheter du savon, ce n’était pas vraiment logique», estime-t-elle.
C’est durant son congé de maternité que l’idée de se partir en affaires a germé. Celle qui occupait un poste de directrice des ressources humaines dans une firme d’assurances à Saint-Constant depuis 16 ans ne cache pas qu’elle avait d’excellentes conditions de travail. Elle a donc longuement réfléchi avant de faire le saut à son compte.
Elle a tâté le pouls du côté des fournisseurs, a trouvé un local vide, a demandé conseil à Jacinthe Brouillard et s’est finalement décidée.
«Un moment donné, je branlais dans le manche et mon fils de 17 ans m’a dit, en tout cas, si tu le fais, tu as vraiment des couilles en béton. Je ne pouvais pas avoir meilleur coup de pied», raconte-t-elle en riant.
Elle a ouvert sa boutique en juin 2015.
Produits locaux
Tous les produits pour le corps, la maison et pour bébé de la boutique Lavallée verte proviennent de compagnies québécoises. La ligne Soi-Bio, faite à Saint-Philippe par l’esthéticienne Sophie Lefebvre, est d’ailleurs un des coups de cœur de Caroline Lavallée. L’entreprise des Cantons-de-l’Est, La Savonnerie des diligences, qui a confectionné une gamme zéro déchet, se retrouve également sur les étalages de Candiac.
«On n’hérite pas de la terre de nos parents, on l’emprunte à nos enfants», a un jour dit Boucar Diouf. Mme Lavallée a été marquée au fer par cette phrase et se la répète quotidiennement.