Emmanuel Hyppolite: un chanteur et comédien engagé

Emmanuel Hyppolite a choisi de chanter du slam pour se démarquer, mais aussi parce qu’il aime la réflexion qu’apporte ce type de musique.

«C’est différent du hip-hop et du rap, parce qu’avec le slam on entend les paroles. Ça permet de s’arrêter et de réfléchir lorsqu’on l’écoute. Il faut choisir les bons mots», soutient le résident de La Prairie.

Dans ses textes, le slameur parle de l’actualité et des enjeux sociaux. «J’aborde différents sujets avec humour», dit-il.

L’homme, né au Québec de parents haïtien et congolais, prépare son 2^e album «Page noire, crayon lumineux», qui comprendra une dizaine de chansons et qui devrait sortir à l’automne.

«L’actualité est présentée par la page noire. Elle montre des mauvaises nouvelles sur lesquelles chacun de nous a la possibilité de mettre son crayon lumineux», illustre-t-il.

Pour le réaliser, le chanteur de 31 ans a lancé une campagne de sociofinancement sur Indiegogo et souhaite amasser 15 000$. Pour faire son premier album, il a reçu de l’argent du programme Jeunes volontaires d’Emploi-Québec. Pour celui-ci, il souhaite avoir un meilleur budget.

«Je veux avoir un producteur et un réalisateur et les payer. Pas seulement des amis qui sont bénévoles. Je souhaite que les gens de l’industrie voient que mon album est sérieux», indique-t-il.

Montrer le slam

Depuis quelques années, Emmanuel Hyppolite donne des ateliers de slam à des élèves de l’école secondaire de la Magdeleine ainsi que dans des bibliothèques. Il aime côtoyer les jeunes avec qui il teste ses chansons.

«Ils me donnent leur opinion sur mes textes. C’est une partie de ma clientèle. Il me garde groundé», soutient-il.

Spectacle

Emmanuel Hyppolite prévoit également faire une tournée de spectacle quand son album sera lancé.

Celui qui a une formation de comédien de l’Université du Québec à Montréal allie le théâtre au chant afin d’offrir quelque chose de différent. Selon lui, les deux univers se marient bien.

Pour l’instant, il est encore stagiaire à l’Union des artistes. Il a obtenu quelques 3^es rôles dans des émissions de télévision et des films quebécois. Il continue de passer des auditions.

«Je ne suis pas connu et je suis une minorité visible, c’est plus difficile. J’utilise mon côté slameur pour ouvrir des portes», mentionne-t-il.