Sports

Elle court au-devant des exploits en athlétisme

le mercredi 08 février 2023
Modifié à 14 h 48 min le 08 février 2023
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Le secret du succès de Marie-Éloïse Leclair repose entre autres sur sa façon de ne pas se mettre de pression. (Photo: Gracieuseté - Loren Orr/GNAC)

Si Marie-Éloïse Leclair affirme ne pas s’être fait d’attentes pour son début de saison, elle reconnaît s’être dépassée lors de ses deux premières compétitions en athlétisme, en battant dès le départ son objectif personnel. L’athlète de Candiac, qui étudie grâce à une bourse sportive en Colombie-Britannique, multiplie les exploits dans son sport.

Dans la division II féminine de la National Collegiate Athletic Association (NCAA), dans laquelle son université est inscrite, Leclair a terminé première au 60 mètres avec un temps de 7,45 secondes, à Seattle le 14 janvier. Puis, à Boston les 27 et 28 janvier, elle a obtenu la troisième position dans la même discipline, et au 200 mètres avec un temps de 23,8 secondes. Ces résultats lui ont permis d’être quatrième au classement général de sa catégorie.

«Je ne me mettais aucune pression en revenant des vacances de Noël, je me disais que j’ouvrais seulement le bal. J’ai été un peu prise de court par mon temps en qualification, puis j’ai couru encore mieux en final. J’étais vraiment contente», partage l’athlète de 20 ans.

La barre était ainsi haute pour la suite, mais Marie-Éloïse Leclair est parvenue à maintenir le rythme.

«La deuxième compétition s’est passée encore mieux. J’ai couru le même temps au 60 mètres. Au 200 mètres, j’ai battu le record de ma conférence. C’était mon meilleur temps à vie. Au relais, je faisais la partie 400 mètres et j’ai aussi couru mon meilleur temps avec 53,9 secondes», détaille-t-elle.

Néanmoins, à ses yeux, ces performances ne sont pas synonymes de pression pour le reste de la saison. 

«J’applique l’expression trust the process [faire confiance au processus]. J’y vais une compétition à la fois et si je ne performe pas aussi bien, ça n’effacera rien. Il y a toujours place à l’amélioration, je retiens le meilleur de chaque course», soutient-elle.

 (Photo: Gracieuseté - Loren Orr/GNAC)

Rapidité remarquée

Leclair se souvient avoir réalisé quand elle jouait au soccer que la course était une force chez elle. 

«Je courais vite. C’est comme ça que je me démarquais des autres joueuses. Alors je me suis dit: pourquoi ne pas me concentrer sur cette partie? Ç’a bien fonctionné», relate-t-elle.

L’athlétisme est donc entré dans sa vie lorsqu’elle était à l’école secondaire, au collège Durocher de Saint-Lambert. 

«J’étais sur l’équipe scolaire, alors je compétitionnais sur le circuit régional et provincial. Puis, au cégep, il n’y avait pas d’équipe alors j’étais dans le club civil durant deux ans. En participant à des compétitions ici et là aux États-Unis, je me suis fait remarquer et j’ai été recrutée par la Simon Fraser University», raconte-t-elle avec fierté. 

Elle a ainsi reçu une invitation ainsi qu’une bourse pour déménager à Burnaby et courir pour une formation qui compétitionne sur le circuit collégial américain. L’équipe couvre les dépenses liées aux voyages, à la nourriture et à tout ce qui est lié aux compétitions. 

«En ce moment ce que j’aime le plus, c’est compétitionner pour une équipe. Durant la pandémie, on s’entraînait en solo et j’ai trouvé ça vraiment difficile.» 
-Marie-Éloïse Leclair

Adaptation

Déménager dans une ville anglophone a été un défi pour celle qui considérait tout de même maîtriser l’anglais. 

«C’était un petit choc. Ce n’était plus juste les cours d’anglais ou écouter la télévision dans une autre langue. C’était une adaptation», reconnaît celle qui étudie en sciences de la santé avec une concentration en santé publique.

Marie-Éloïse Leclair dit ne pas tout mettre ses œufs dans le même panier en termes de carrière. 

«Je veux continuer à faire du sport tant que j’ai du plaisir. Je ne veux pas me mettre de pression pour que ce soit mon gagne-pain. Si je réussis à faire des équipes nationales, ce serait super, mais ce n’est pas mon objectif ultime», confie-t-elle. 

Sport en évolution chez les femmes 

Marie-Éloïse Leclair partage sa fierté de voir des femmes évoluer en athlétisme. 

«Surtout sur le réseau américain, puisque je cours contre ces filles-là présentement, mais au Québec également il y en a de plus en plus et c’est beau à voir», observe-t-elle. 

Elle aime être un modèle pour les jeunes filles qui s’intéressent au sport à l’école secondaire, afin qu’elles continuent dans cette voie et qu’elles puissent saisir des opportunités pour les faire avancer.