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Une école de la crème glacée molle à La Prairie

le mercredi 08 août 2018
Modifié à 8 h 42 min le 08 août 2018
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

La confection d’un cornet de crème glacée molle n’a aucun secret pour Janis Hétu. La franchisée de la succursale Dairy Queen à La Prairie est à la tête de la première école de formation francophone de la bannière américaine. La jeune femme de 30 ans a fait ses premiers sundaes au Dairy Queen sur la rue Sherbrooke à Montréal, à l’âge de 16 ans. Elle a continué d’y travailler pour payer ses études en médecine. «J’ai monté tranquillement les échelons et j’ai arrêté d’étudier ce domaine. Je ne me voyais pas faire autre chose. Je suis devenue propriétaire de mon premier restaurant à 22 ans, raconte-t-elle. Je l’ai vendu trois ans plus tard, mais déjà l’école de formation était dans mes plans. J’ai des défis dans la vie et celui-là était le plus grand que je pouvais accomplir.» La Montréalaise d’origine était certaine de pouvoir développer un créneau francophone pour les futurs franchisés. Comme tous ses collègues québécois, elle a suivi des cours pour obtenir sa certification en anglais, à Orlando en 2009, dans son cas. «Je suis bilingue, alors ce n’est pas un problème. Mais certains franchisés au Québec ne parlent pas anglais, fait-elle remarquer. Il y a une barrière de la langue et j’ai soumis mon idée à Dairy Queen. L’école va devenir un atout pour l’entreprise.» La propriétaire a choisi son local à La Prairie avec en tête d’en faire la première école francophone de la crème glacée molle dans le monde. Elle a suivi les critères de la compagnie pour obtenir l’autorisation. Le commerce a ouvet il y a deux ans. «L’emplacement était parfait, car c’est au milieu de tout et près de Montréal. Le local devait être aussi assez grand pour que la personne formée puisse s’installer. Le commerce devait aussi être fonctionnel depuis au moins deux ans. J’ai travaillé pendant trois ans pour avoir la certification officielle.»   Bébé DQ Mme Hétu a l’âme d’une enseignante et le Dairy Queen tatoué sur le cœur. Surnommée le «bébé DQ» par ses collègues, elle prend plaisir à partager ses connaissances acquises depuis 15 ans derrière les appareils. Elle forme de futurs gérants et propriétaires sur une période de 17 jours. Certains d’entre eux n’ont parfois aucune base en gestion de restaurant, ni en fabrication de cornets. «Je suis devenue une professeure de crème glacée et mon commerce est ma petite école! J’adapte mon enseignement selon la façon d’apprendre des personnes. Dans la première semaine, elles se familiarisent avec l’histoire de la bannière et apprennent les recettes. La deuxième semaine leur permet d’apprendre la gestion du commerce. Ils se font évaluer lors de deux examens, comme à l’école», raconte-t-elle.   Créer des souvenirs Entre les notions commerciales et les recettes originales, la propriétaire veut par-dessus tout transmettre son amour pour l’entreprise qui l’a accueillie il y a 15 ans. «Mes parents m’amenaient toujours manger des petites crèmes molles une fois par semaine chez Dairy Queen. J’en ai gardé de bons souvenirs et j’ai envie que les clients créent de nouvelles histoires. Les enfants qui mangeaient leur cornet amènent aujourd’hui leurs enfants», mentionne-t-elle.   Le secret du cornet parfait D’après Janis Hétu, le secret du cornet parfait réside dans la boucle au sommet de la boule de crème glacée molle. «C’est la chose la plus difficile à faire, mais si elle n’est pas là, le client ne sera pas totalement satisfait», raconte-t-elle. Tourner un blizzard à l’envers sans le renverser est toutefois ce qui stresse le plus les nouveaux employés, selon la propriétaire. «Ils ont toujours peur que la crème tombe, mais la consistance fait en sorte que ça ne tombera jamais», dit-elle.
«Je prends toujours une photo du premier cornet que les personnes formées font pour qu’elles voient leur évolution. Dix-sept jours plus tard, ils constatent tout ce qu’ils ont appris.» -Janis Hétu, propriétaire du Dairy Queen à La Prairie
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