Culture

Dénoncer la surconsommation par l’art

le mercredi 28 mars 2018
Modifié à 9 h 57 min le 28 mars 2018
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

En récupérant des objets inutilisés pour leur donner une seconde vie, Nicolas Des Ormeaux souhaite éveiller les consciences à propos de la surconsommation. Quelques-unes de ses créations seront exposées à la bibliothèque de La Prairie jusqu’au 26 avril. Le Montréalais, qui s’exécute sous le nom de Lartisnick, s’approvisionne dans les vidanges, les ventes de garage et autres centres de récupération afin de trouver des pièces à transformer. «J’aime travailler avec les petits appareils électroménagers qui ne fonctionnent plus comme des vieux ouvre-boîtes, des grille-pains ou des machines à popcorn. Je sais que je pourrais les réparer, mais je préfère m’en servir pour leur donner une nouvelle utilité», explique le charpentier-menuisier de formation. Son œil est particulièrement attiré par les pièces faites de chrome ou de métal. «Je peux créer des lampes, des horloges ou des bacs à fleurs à partir de vieux objets. On m’amène le besoin et je le comble avec un nouvel objet. Mais on ne doit pas m’imposer de limite par rapport à la couleur ou aux détails, car je fais avec ce que je trouve dans les vidanges», dit-il. Nicolas Des Ormeaux a développé sa conscience environnementale après avoir voyagé au Guatemala en 2009. «La population se débrouille avec très peu ou rien du tout. La pauvreté amène la débrouillardise», dit-il. «J’y suis allé pendant le temps des Fêtes et il n’y avait pas de Boxing Day, poursuit-il. Je me suis demandé si nous avions besoin de consommer autant lors des Fêtes, que ce soit Noël, la Saint-Valentin ou autres.» Confronter l’ordinaire Pour l’artiste récupérateur, ancien guitariste du groupe eXterio, éveiller les consciences sociales demeure la récompense la plus satisfaisante de toute. «Mon but n’est pas de vendre mes créations pour vivre, car c’est contre mes principes. Je veux plutôt éduquer les gens, confronter l’ordinaire», explique celui qui dit pratiquer la simplicité volontaire. C’est dans ce sens qu’il préfère revaloriser les objets plutôt que de les envoyer au recyclage. «Je peux prendre une boîte en aluminium et l’utiliser pour mettre de la nourriture à animaux dedans. Je n’ai rien d’autre à faire que de dire qu’il s’agit d’un contenant pour nourrir les chats, explique-t-il. C’est ton imagination qui est à la base de la revalorisation, en allant plus loin que la fonction première de l’objet.» Nicolas Des Ormeaux propage son message à travers l’art, mais également dans le cadre de conférences dans des écoles secondaires et auprès d’organismes pour aînés.
«Je ne ramasse pas de la poussière pour le simple geste de le faire. Je veux créer de l’art utile qui véhicule un message.» -Nicolas Des Ormeaux, artiste récupérateur