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Coalition pour contrer l’éolien antidémocratique

Il y a 6 heures
Modifié à 13 h 58 min le 30 janvier 2025
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

La coalition réclame un moratoire, et ce, jusqu’aux conclusions d’un BAPE générique, ainsi qu’un vaste débat public sur le développement énergétique au Québec. (Photo - Archives)

«L’énergie éolienne verte et prometteuse, nous ne sommes pas contre, mais nous voulons un débat sur l’avenir énergétique du Québec. Nous demandons un moratoire, qu’on prenne une pause. Les développements doivent passer par des référendums municipaux», clament en cœur les intervenants du Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ), qui rassemble les nouveaux comités éoliens.

Face à la multiplication des projets éoliens au Québec, des dizaines de comités citoyens ont vu le jour et s’allient aujourd’hui à plusieurs organisations et experts pour réclamer un changement de cap majeur dans le développement de la filière. «Il y a 71 parcs éoliens au Québec et on utilise des normes désuètes pour les mégas parcs éoliens à venir. Hydro-Québec veut ajouter 10 000 mégawatts. On a besoin actuellement d’une stratégie beaucoup mieux intégrée», lancent-ils.

Contre la manière et les motifs

Cette coalition conteste à la fois la méthode et la pertinence du développement éolien actuel, ainsi que son expansion accélérée planifiée par Hydro-Québec et le gouvernement de la CAQ.

Pour le bien commun et la transition socio-écologique, les responsables du RVÉQ croient que le déploiement de l’éolien doit avoir comme objectif premier la lutte contre la crise climatique et non pas le développement économique. Il doit être consacré au bien commun et non asservi à la recherche de profits.

Des référendums pour une vraie acceptabilité sociale

«Actuellement, c’est sans acceptabilité sociale que s’organise l’implantation des projets éoliens. Promoteurs, gouvernement et élus locaux ignorent les citoyens et imposent leurs projets sans véritable consultation des communautés», ajoute Carole Neill, porte-parole du collectif Toujours maître chez nous qui s’oppose au projet de TES Canada dans les MRC de Mékinac et Des Chenaux en Mauricie.

«C’est pourquoi il est impératif d’instaurer un processus de référendums municipaux obligatoires avant qu’une municipalité puisse donner son appui à un parc éolien sur son territoire. Ceci afin d’en arriver à une véritable approbation de la collectivité, en toute connaissance de cause, pour un projet respectueux des réalités locales», continue Carole Neill.

Ainsi, outre les référendums, la coalition réclame quatre actions urgentes, soit un BAPE générique sur la filière éolienne. Un BAPE générique est une procédure du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement qui permet d'évaluer les impacts d'une filière dans son ensemble, plutôt que projet par projet. Depuis sa création en 1978, le BAPE a réalisé 11 mandats génériques.

On désire aussi un vaste débat public sur le développement énergétique du Québec, un moratoire sur le développement éolien et la propriété publique de l’énergie.

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