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Christine Fréchette : la nouvelle capitaine de la transition énergétique

Il y a 4 heures
Modifié à 9 h 19 min le 24 octobre 2024
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Parmi ses réalisations dans sa circonscription, Christine Fréchette note le soutien au projet de complexe sportif à Delson et Sainte-Catherine et l’agrandissement de l’école secondaire Jacques-Leber. (Photo : Le Reflet – Guillaume Gervais)

En entrevue avec Le Reflet pour la première fois depuis sa nomination au ministère de l’Économie et de l’Énergie, la député de Sanguinet Christine Fréchette est prête à mener à terme les différents projets de son prédécesseur, Pierre Fitzgibbon.

Même si l’ancien ministre avait dans ses cartons une hausse plus substantielle des tarifs résidentiels d’Hydro-Québec, Mme Fréchette suivra plutôt la volonté de François Legault de limiter l’augmentation à 3% chaque année.

«Hydro-Québec travaille avec ces prémisses, explique-t-elle dans un entretien à son bureau de circonscription, à Saint-Constant, le 16 octobre. Ce n’est pas négociable. Il y a un contrat social qui existe entre Hydro-Québec et les Québécois afin de profiter d’une énergie abordable.»

Celle qui occupation le poste de ministre de l’Immigration avant d’être transférée à l’Économie ne pense pas que la facture sera refilée aux entreprises. Elle compte plutôt s’adresser au secteur industriel.

«Depuis plus de 10 ans, les industries ne sont pas indexées, fait remarquer la députée de Sanguinet. Les citoyens l’ont été, les commerces l’ont été, mais pas les industrielles. Nous allons devoir retrouver un niveau comparable à ce qui a été assumé. Il faut demeurer compétitif.»

Au-delà des tarifs, tous les Québécois devront faire leur part pour assurer la transition énergétique, croit-elle.

«Il faut voir à réduire notre empreinte énergétique et développer de nouvelles formes d’énergie, prévoit-elle. Avec toutes les forces dont le Québec regorge et les atouts en matière de ressources naturelles et d’hydroélectricité verte, je pense qu’il nous faut faire atterrir plusieurs projets qui vont nous engager dans la transition énergétique. C’est un défi collectif auquel on fait face, je pense que chacun peut y amener sa contribution, que ce soit à titre de citoyen ou de grande organisation, on est tous conviés à faire en sorte de réduire notre empreinte énergétique, de décarboner le Québec et de contribuer à décarboner la planète. On a tout ce qu’il faut pour y parvenir.»

Marge de manœuvre

Christine Fréchette se sent bien dans son nouveau rôle, d’autant plus qu’il touche davantage le domaine dans lequel elle a œuvré avant de se lancer en politique en 2022. L’ancienne PDG de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Est de Montréal pense tout de même que son passage à l’Immigration l’aide à mieux prendre le pouls des Québécois et à manœuvrer à travers les instances gouvernementales.

«J’ai procédé à beaucoup de tournées régionales et de concertation, dont deux fois celle du Québec en entier, et suis allée sur le terrain pour rencontrer une soixantaine de partenaires, soutient-elle. C’est une formule qui m’a nourrie.»

Elle reconnait que son ministère a plus de marge de manœuvre pour développer ses projets qu’au ministère de l’Immigration où plusieurs pouvoirs appartenaient au gouvernement fédéral.

«Nous gagnons à travailler avec le fédéral, nuance-t-elle. Je suis en contact très régulier avec François-Philippe Champagne, question qu’on aligne nos flûtes, qu’on vise les mêmes cibles et qu’on amène les possibilités que chaque palier gouvernemental a. C’est vrai qu’on est maître d’œuvre, plus aisément, mais en même temps, quand le fédéral y met du sien, ça rehausse notre attractivité et notre capacité à soutenir des projets.»

La ministre de 54 ans souhaite continuer les projets que Pierre Fitzgibbon a mis en place et voir plus loin que Northvolt, qui est en difficulté financière ailleurs dans le monde.

«Au niveau de la filière batterie, c’est vraiment fabuleux, indique-t-elle. On entend juste parler de Northvolt, mais dans les faits, il y a une vingtaine d’entreprises réparties dans la moitié des régions du Québec qui sont actives. De plus, le ministère est en communication avec une centaine d’entreprises. Ça nous positionne dans une manière très avantageuse et je vais m’assurer que ça continue à progresser.»

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