L’organisation Sauvetage animal rescue a élaboré un plan d’action afin que soit relocalisés les cerfs du parc Michel-Chartrand dans cinq refuges de la province. Elle propose de fournir des ressources matérielles et humaines gratuitement afin de mener à terme cette mission de capture et de transport.L’organisation a soumis ledit plan à la Ville de Longueuil et au ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs le 19 novembre, mais n’a pas encore eu de retour à ce sujet, alors que l’abattage doit commencer aujourd’hui. Le plan a été présenté aux médias le 23 novembre.
Le Zoo Miller, en Beauce, la Ferme 5 étoiles, sur la Côte-Nord, le Sanctuaire pour animaux de ferme de l’Estrie, ainsi que le Centre Refuge Nymous et Familizoo, dans Lanaudière, se sont portés garants pour accueillir la quinzaine de cerfs à relocaliser.
Plan opérationnel
Dans son plan opérationnel, l’organisme de Châteauguay Sauvetage animal suggère la construction d’un enclos temporaire au parc Michel-Chartrand afin que les animaux y soit mis en quarantaine chacun leur tour, de façon à contrôler leur état de santé.
«On veut savoir si le cerf est exempt de toute maladie, explique le directeur général de l’organisation, Éric Dussault. On veut aussi le vermifuger pour qu’il soit 100% sain. On vient déjà de briser l’argument de la maladie de Lyme.»
Mettre les animaux sous sédation lors de leur capture et transport vers le refuge réduirait considérablement le stress, fait-il aussi valoir.
«L’étude qui a démontré qu’il y aurait 50% de mortalité en relocalisant, c’est lorsqu’on l’amène dans la nature, dans un endroit qu’il n’a jamais vu de sa vie. On propose une fin de vie en sanctuaire. Donc, ça ne s’applique pas», ajoute-t-il.
L’organisation prévoit la capture d’un cerf par période de 48 à 72 heures. L’opération pourrait donc durer entre 30 et 60 jours.
Afin d’éviter le risque de maladie débilitante, Sauvetage animal rescue propose de diviser la quinzaine de cerfs à relocaliser en cinq cheptels de trois cerfs.
ContraceptifSelon l’avocate Anne-France Goldwater, en charge de l’aspect juridique du plan d’action, l’euthanasie d’une partie des cerfs ferait en sorte que les survivants deviendront plus fertiles, ce qui causera une autre surpopulation d’ici quelques années.
Elle propose donc d’administrer un contraceptif aux biches afin d’éviter qu’elles se reproduisent. Une telle opération coûterait entre 100$ et 200$ par biche aux trois ou quatre ans, dit-elle.
«On peut ainsi passer à une gestion animalière sensée, pas chère. J’ai offert moi-même de faire le don. Ça va me coûter quoi, 2 000$ chaque trois ans? Je vais trouver cet argent», lance-t-elle.
Rappelons que l’opération d’abattage prévue par la Ville coûtera 65 000$. «Je trouve ça affreux qu’on veuille gaspiller cet argent pour abattre des cerfs que personne ne veut voir abattus», déplore Me Goldwater.
À l’amiable
Me Goldwater souhaite que ce dossier soit réglé dans la «paix et non l’austérité et l’agression», demandant pouvoir discuter avec la mairesse Sylvie Parent ainsi que les conseillers.
Elle déplore que les instances municipale et provinciale se «lancent le dossier comme s’il s’agissait d’une patate chaude». Elle demande aux citoyens de ne pas blâmer les élus de Longueuil, puisque «la gestion des cerfs n’appartient pas à la municipalité».
Si elle n’a pas de réponse positive de la part de la Ville ou du ministère d’ici les 24 prochaines heures, elle entend déposer une requête en révision judiciaire.
Éric Dussault a d’ailleurs reçu confirmation, durant la conférence de presse, que des cages contenant de la nourriture avaient été installées afin de commencer l’opération d’abattage.
Rappelons que le conseil municipal a approuvé, à majorité, la seule option qui a été approuvée par le Ministère de la Faune, soit celle d’abattre une quinzaine de cerfs. L’option de relocaliser les bêtes a jusqu’à maintenant toujours été écartée par le Ministère.
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