Carambolage monstre sur l’autoroute 15 – Cinq ans plus tard : «L’impression d’être dans un film d’apocalypse»
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Rachel Paradis ne voyait rien devant elle peu de temps avant le carambolage. (Photo : Le Reflet – Denis Germain)
Le 19 février 2020 s’annonçait comme une journée banale pour Rachel Paradis. Après avoir effectué des emplettes, alors qu’elle retournait chez elle à Saint-Michel, la conductrice a frappé un blizzard sur l’autoroute 15 Sud à La Prairie. «Ce mur blanc» est à l’origine du plus gros carambolage de l’histoire du Québec dans lequel 140 véhicules ont été impliqués.
Déjà à Brossard, la circulation était lente, a constaté la femme de 53 ans.
«Ce n’est jamais super fun ce coin-là sur le bord de l’autoroute, soutient celle qui réside maintenant à La Prairie. On ne voyait rien devant nous. Je roulais à 50 km/h et je ne voyais rien à 300 m de moi.»
Elle raconte avoir entendu soudainement des bruits de fracassement à glacer le sang. Lorsqu’un coup de vent a balayé la poudrerie sur son chemin, elle a réalisé qu’elle se dirigeait en plein vers un camion de marchandise.
«J’ai eu le temps de l’éviter et de m’arrêter sur le côté, se rappelle-t-elle. Si le coup de vent ne passait pas, je rentrais dans le camion.»
La conductrice s’est retrouvée au milieu de l’accident, avec des voitures en avant et en arrière d’elle. Elle a dû attendre plus de quatre heures dans sa voiture, le temps que les services d’urgence effectuent leur travail.
«Quand j'ai eu l'autorisation de quitter, de ce que je voyais, j’avais l’impression d’être dans un film d’apocalypse, se rappelle-t-elle. C’était épouvantable de voir les carcasses des voitures entassées.»
Après son accident, elle n’a pas développé de chocs post-traumatiques, mais elle est toujours un peu craintive lorsqu’elle roule dans ce secteur pendant l’hiver.
«Je ne suis pas le genre de personne qui reste anxieuse quand il arrive de quoi, mais c’est sûr que ce bassin-là, quand il y a de grands vents et de la poudrerie, ça devient dangereux», estime-t-elle.
La visibilité était presque nulle en raison des bourrasques et de la poudrerie. (Photo : Le Reflet - Denis Germain)
«Une quinzaine de secousses»
Isaak Guérard est resté pris pendant des heures dans un autobus de ville, alors qu’il revenait de l’école secondaire de la Magdeleine.Le jeune homme âgé aujourd’hui de 22 ans se dirigeait vers Saint-Constant lorsque l’autobus est entré en collision avec les voitures entassées. Puis, il a ressenti une quinzaine de secousses successives.
«C’était quand même énorme, se souvient celui qui était en 5e secondaire à cette époque. La rue semblait très glacée et je pense que le chauffeur n’a pas eu le temps de voir qu’il y avait des voitures qui se trouvaient devant.»
Par chance, il n’a pas été blessé, mais certains occupants de l’autobus l’ont été.
«Au début, j’étais un petit peu stressé à force de ressentir des chocs, mais au bout de quelques minutes, ça s’est calmé», raconte-t-il.
Les passagers ont été escortés vers le Centre multifonctionnel Guy-Dupré, à La Prairie, tout près du lieu du carambolage. Ses parents sont venus le chercher par la suite.
«Aujourd’hui, je n’y pense plus vraiment, avoue-t-il. Je me souviens que je ne voulais pas prendre le volant le lendemain de l’accident, mais maintenant, c’est du passé.»