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Cadillac Fleetwood 75 de John Entwistle de « The Who » : tout ce qui brille n’est pas or

Il y a 19 heures
Modifié à
Par Luc Gagné

Tout ce qui brille n’est pas or. Cette limousine Cadillac Fleetwood Seventy-Five 1971 l’illustre bien, malgré le fait qu’elle ait appartenu à John Entwistle, le légendaire bassiste du groupe de rock The Who.

Cette voiture ancienne sera offerte à la vente aux enchères présentée par H&H Classics à l’Imperial War Museum de Duxford, en Angleterre, le 9 avril. L’encanteur mise tout naturellement sur la notoriété de son propriétaire initial. Mais à voir les photos du véhicule, qui semble avoir cruellement manqué d’amour au fil des ans, l’argument de la renommée paraît bien mince pour justifier un quelconque intérêt, tout comme le contexte historique entourant ce modèle d’ailleurs.

Un modèle de série, sans plus

Au début des années 70, General Motors est le seul constructeur étatsunien à offrir une limousine assemblée dans ses usines. Bon an, mal an, il produit environ 2 000 exemplaires de ce modèle baptisé Fleetwood Seventy-Five, deux appellations qui rappellent un grand carrossier étatsunien intégré à GM en 1931 (Fleetwood), de même qu’une gamme de limousines et de modèles à empattement long (Seventy-Five) lancée au milieu des années 30. Même GM exploite la corde sensible de la notoriété.

Pour 1971, par ailleurs, la gamme Cadillac bénéficie d’une refonte esthétique substantielle signée Bill Mitchell. Elle donne à ses voitures une apparence plus massive que jamais. Les carrosseries balourdes cachent cependant un moteur bien connu : le V8 de 7,7 L (472 po cu) introduit en 1968. Fort de ses 345 ch et 500 lb-pi de couple, ce moteur conçu pour fonctionner à l’essence sans plomb (une nouveauté à l’époque) est jumelé à une boîte de vitesses automatique Turbo-Hydramatic 400 à trois rapports réputée discrète.

Dotation étoffée… pour l’époque

Dans la brochure des modèles 1971, Cadillac souligne que sa limousine dispose d’une suspension autonivelante pour offrir plus de confort. Elle a aussi des contrôles distincts pour la climatisation automatique dans la partie arrière de l’habitacle, de même que des lève-vitres électriques, un désembueur de glace arrière et six cendriers, plutôt que les quatre qu’on retrouve dans les autres modèles de la marque. C’est sans oublier cette radio AM/FM stéréo (l’expression « chaîne audio » n’est pas encore courante). Elle a des boutons-poussoirs et un lecteur de cassettes audio 8 pistes. Cadillac offre même un bouton au plancher permettant au conducteur de changer la station de radio d’une simple pression de son pied gauche !

Pour assurer plus d’intimité aux passagers, une partition vitrée abaissable sépare l’habitacle en deux. La partie arrière peut être habillée d’un choix de revêtements en tissus texturés appelés Daphne et Dante. De plus, des strapontins permettent d’accueillir jusqu’à trois passagers additionnels lorsque nécessaire. Pour la banquette avant, par contre, on se contente d’une sellerie de cuir noir sans fioritures.

Au Canada, GM propose la Fleetwood Seventy-Five à partir de 14 577 $. Cela représente un maigre supplément de 162 $ comparativement au prix de base de la berline Fleetwood Sixty Special Brougham, dont la longueur culmine à 5,8 m, comparativement aux 6,3 m de la limousine.

Cela dit, c’est tout de même deux fois le prix de la Cadillac la plus abordable, le coupé Calais à 2 portes, qu’on offre à partir de 7 103 $. C’est aussi plus que quatre fois le prix de la grande Chevrolet la moins sophistiquée : la berline Bel Air à moteur 6-cylindres, dont le prix de base est 3 569 $.

Rien d'excitant

Bref, jusque-là, la description n’a rien de bien spectaculaire. Après tout, cette limousine est une voiture d’apparat de grande diffusion, un modèle de série au même titre que la limousine Austin Princess fabriquée par Vanden Plas au Royaume-Uni, de 1947 à 1968. Une sorte de limousine du pauvre, quoi.

Or, les experts de H&H rappellent que GM n’aurait fabriqué que 848 exemplaires de cette limousine en 1971. Il ajoutent que celle de John Entwistle aurait été sa source d’inspiration pour la chanson Big Black Cadillac, de l’album Rigor Mortis Sets In de 1973. Malheureusement, l’état actuel visiblement délabré de cette voiture n’inspirera certes pas un collectionneur sérieux ou un restaurateur en quête d’une bonne affaire. Surtout pas avec sa banquette arrière en cuir noir d'apparence mortuaire — une évocation accidentelle de l'album de 73 ?

Car, si H&H estime la valeur de cette Cadillac entre 15 000 £ et 25 000 £ (ce qui équivaut à environ 28 000 $ à 46 000 $, selon le taux de change au moment d’écrire ces lignes), les estimations publiées par l’assureur Hagerty sont beaucoup moins « enthousiastes ». En dollars canadiens, elles vont de 9 800 $, pour une voiture en état tout juste « correct », à 36 300 $, pour une Fleetwood Seventy-Five digne de voir attribuer 100 points à un concours d’élégance.

À vous de juger.

Photos : H&H

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