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BMW X6 M50i xDrive 2020 : la suite des choses

le mercredi 13 novembre 2019
Modifié à 4 h 03 min le 15 novembre 2019
Le Guide de l'Auto Article par William Clavey

SPARTANBURG (Caroline du Sud) – Dans le monde fascinant des VUS de luxe, il existe depuis quelques années une tendance intrigante.

Tout commence par le véhicule utilitaire traditionnel, capable de remorquer une bonne charge, de transporter quelques passagers en plein confort et même d’affronter les sentiers battus. On enveloppe ensuite le tout d’un voile de prestige et de luxe.

Ce dernier a une déclinaison sport alimentée par un moteur super puissant, et équipée d’énormes pneus et de freins. Et pour finir, on greffe à la gamme une déclinaison « coupé » du modèle.

Si vous vous demandez d’où provient cette étrange mode, il faut se tourner vers le BMW X6. Il en est le pionnier.

Une petite avance sur les autres
Bien que l’idée de fusionner le design d’un coupé sport à la polyvalence d’un VUS puisse paraître comme un oxymore aux yeux de plusieurs, BMW a vu une mode venir avant les autres lorsqu’il a mis en marché le premier X6 en 2008. Le produit final fut tellement réussi, que quelques autres constructeurs ont tenté de le suivre, mais sans trop de succès. Qui se souvient de l’Acura ZDX?

Outre les échecs de la concurrence, les marques européennes ont néanmoins su s’adapter au X6 en se graillant, elles aussi, d’un VUS intermédiaires à l’allure « racée ». On pense au Mercedes-Benz GLE coupé, à l’Audi Q8, au Porsche Cayenne Coupé et au Land Rover Range Rover Velar.

L’arrivée d’un nouveau X6 est donc inévitable, surtout que son jumeau mécanique, le X5, a été entièrement repensé l’année dernière, reposant sur la nouvelle plate-forme modulaire de BMW – la CLAR -, et alimenté par un moteur six cylindres en ligne turbo.

Sans surprise, le X6 emprunte ces mêmes composantes, mais se distingue sur quelques points. Par exemple, sa suspension s’offre de série avec le système adaptatif M, des ressorts un peu plus fermes et des barres antiroulis surdimensionnées, question d’octroyer au véhicule une conduite un peu plus sportive.

Côté design, tout ce qui se trouve derrière le pilier B est unique au véhicule, donnant à ce VUS une allure visiblement plus dynamique que son confrère. C’est surtout la partie arrière, avec ses minces feux à DEL, qui lui permet de s’afficher comme véhicule distingué. Le X6 demeure toutefois un VUS aux proportions étranges. Bref, on aime ou on n’aime pas.

Solide, rapide et performant
Malgré une apparence discutable, il faut avouer que le X6 dispose d’excellentes motorisations et d’une remarquable mise au point technique dans ce créneau. La variante d’entrée de gamme – le xDrive 40i –, animée par le six cylindres de 3,0 litres, déploie 335 chevaux et 330 lb-pi, comme le X5. Toutefois, contrairement à son frère, le X6 laisse tomber la déclinaison xDrive50i et passe directement au M50i propulsé par un V8 biturbo de 4,4 litres d’une puissance assez impressionnante de 523 chevaux et 553 lb-pi. Peu importe la déclinaison choisie, une boîte automatique à huit rapports et la transmission intégrale xDrive s’offrent de série.

Sachez également, chers amateurs de performance, qu’il est possible d’opter pour une réelle variante Motorsport : le X6 M. Abritant le même moteur V8, il ne crache pas moins de 600 chevaux, et jusqu’à 617 chevaux en version Competition!

Notre période d’essai s’est principalement concentrée sur le X6 M50i, que nous avons eu la chance de conduire sur les routes sinueuses du parc national du mont Caesars Head, en Caroline du Sud. C’est une montagne de plus de 975 mètres que l’on peut escalader à pied ou en voiture. La route qui mène au sommet est constamment en ascension et remplie d’épingles serrées et de brusques changements d’inclinaison. Bref, c’est un lieu de torture pour n’importe quelle voiture sport!

Mais malgré ses 2 320 kg, le X6 s’est montré étonnamment maniable dans un tel environnement. Dès le premier tour du volant, on ressent sa plate-forme hypersolide pour laquelle les ingénieurs de BMW se sont assuré de rabaisser le centre de gravité.

Certes, l’effet de roulis est très présent, effet normal compte tenu de la garde au sol du X6. Mais il adhère tout de même à la chaussée grâce à ses énormes pneus de 275 mm. Ses freins mordent violemment dès que l’on ose écraser la pédale du centre, et la direction -agrémentée d’un épais volant agréable à saisir - est précise.

La plus grande qualité du X6 M50i, c’est la livrée de puissance de son moteur V8. En mode Sport +, dès que l’on enfonce l’accélérateur, sa boîte de vitesses enfile un rapport inférieur, et en une fraction de seconde, on est catapulté à notre prochaine destination. C’est un moteur qui déploie un couple titanesque à bas régime et qui continue de pousser jusqu’à son limiteur, tout en émettant un grognement des plus agréables.

De plus, ce moteur se montre doux en conduite décontractée, et dans son mode le plus frugal - Eco Pro -, il est même possible d’enregistrer une moyenne de consommation sous la barre des 10 L/100 km.

Pour ce qui du reste, le BMW X6 2020 hérite des qualités du X5. On a donc droit à un habitacle soigné, à une capacité de remorquage pouvant aller jusqu’à 7 500 lb (3 401 kg) – dans sa déclinaison six cylindres – (6 000 lb / 2 721 kg pour le V8), et à diverses technologies. Par contre, son espace de chargement total perd des plumes en raison de la forme de son toit (de 2 047 litres à 1 687 litres).

Nous sommes encore une fois enchantés par son interface multimédia iDrive, qui demeure un chef de fil en matière d’ergonomie via sa molette centrale et ses commandes tactiles. Évidemment, il est possible de personnaliser son instrumentation numérique. Le X6 n’est en revanche toujours pas compatible avec Android Auto, un défaut fâcheux à l’époque où nous vivons.

En conclusion, si vous rêvez depuis longtemps d’une voiture sport surélevée capable de remorquer un bateau et transporter les enfants à l’école, sans craindre une bonne bordée de neige, le BMW X6 M50i 2020 est le véhicule qu’il vous faut.