Dans ce deuxième épisode de Le temps d’une Sieste, Audrey reçoit Cédric Bergeron, humoriste et podcasteur derrière Au parloir. La conversation prend rapidement une tournure personnelle, retraçant son parcours de vie marqué par l’amour, la résilience et surtout, l’adoption de ses deux filles jumelles.

Dès les premières minutes, l’animatrice confie à Cédric que son propre balado l’a inspirée à lancer le sien, signe de l’impact de son travail. Cédric revient alors sur ses débuts tardifs dans l’humour et sur ce rêve d’enfant qu’il avait écrit noir sur blanc dans son album de finissants : « Quand je vais être grand, je veux être humoriste ». Inspiré par Sous Écoute, il se lance sur scène, tombe amoureux du métier et se bâtit une réputation grâce à son podcast original.

Rapidement, la discussion s’oriente vers sa vie personnelle. Cédric raconte avoir grandi dans un milieu modeste à Ville-le-Moine, où l’alcool faisait partie du paysage : « J’ai vu des parties auxquelles un kid de mon âge n’aurait pas dû être, mais c’était chez nous, je n’avais pas d’autres choix que d’être là ». Ces expériences, loin d’être idéales, l’ont forgé et poussé à vouloir offrir une enfance différente à ses propres enfants.

Sa rencontre avec sa conjointe en 2005 devient le point d’ancrage d’une histoire d’amour durable. « Le 10 décembre 2005, je l’ai rencontrée… et ça n’a jamais arrêté », confie-t-il, ajoutant qu’il s’est même tatoué la date sur le bras. Rapidement, le couple rêve de fonder une famille, mais la réalité de l’infertilité vient bouleverser leurs plans. Après plusieurs échecs en clinique de fertilité, le verdict tombe : les chances d’avoir un enfant biologique sont extrêmement faibles. « Mon chum, ça pourrait arriver naturellement … mais tu pourrais aussi gagner 5 millions à la loto », lui dit-on.

Face à cette épreuve, ils se tournent vers l’adoption et deviennent famille d’accueil. C’est alors que leur vie bascule : « Lundi matin, deux jumelles de cinq semaines, prématurées, vont arriver chez vous ». Malgré l’incertitude, Cédric décrit un amour instantané : « Moi, ça a été instantané. L’amour pour ces enfants-là a été instantané ». Pendant quatre ans et demi, ils vivent avec la crainte de perdre ces petites, jusqu’à ce que l’adoption soit officialisée.

L’humoriste partage sans détour les défis rencontrés : la lourdeur administrative, la fragilité des jumelles, mais aussi l’équilibre à maintenir dans son couple. Il se remémore la difficulté d’être seul avec deux bébés lorsque sa conjointe a été hospitalisée peu de temps après : « J’étais brûlé, brûlé… mais j’ai géré ».

Aujourd’hui, ses filles ont douze ans et connaissent leur histoire. Il anticipe avec appréhension mais avec une ouverture certaine le jour où elles voudront peut-être rencontrer leurs parents biologiques : « Je connais la fragilité de mes filles… j’ai peur qu’elles vivent un rejet ». Pourtant, il est convaincu d’une chose : « Je ne comprends pas comment je pourrais aimer plus que j’aime ces enfants-là ».

Avec humour et tendresse, Cédric conclut sur une note à la fois légère et profonde : « En cinq minutes, tu veux les pitcher par la fenêtre et, dans les mêmes cinq minutes, tu trouves que c’est la plus belle affaire au monde ». Une vérité brute sur la parentalité, portée par son parcours unique.