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Astromobile : un petit pas pour l’homme, mais un grand tour de roue pour l’humanité

le dimanche 10 novembre 2024
Modifié à 10 h 29 min le 08 novembre 2024
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

L’astromobile, appelé le rover lunaire, pèse 35kg et avance de 20 cm/s. (Photo : Le Reflet – Guillaume Gervais)

C’est dans un décor répliquant la surface de la Lune que le Courrier du Sud a pu assister aux tests de l’astromobile de l’Agence spatiale canadienne (ASC), à Saint-Hubert, le 30 octobre. Le petit robot devrait voyager sur la Lune ou, si l’on formule autrement… «vers l’infini et plus loin encore», au plus tôt en 2026.

Une surface remplie de cratères et de rochers, baignée dans une luminosité frappante de 18 000 watts constitue le terrain de jeu parfait pour le robot qu’on appelle un «rover lunaire». Ces tests étaient planifiés afin de voir comment le nouvel engin, construit par la compagnie Canadensys, allait se comporter dans des conditions similaires à celles retrouvées sur la Lune.

«Principalement ce que l’on cherche, ce sont des investigations scientifiques, a expliqué Martin Bergeron, directeur du développement de l’exploration spatiale à l’ASC. C’est de vérifier où pourrait se trouver l’eau sous sa forme solide et en quelle quantité.»

Selon l’ASC, l'eau est cruciale si l’on veut s’établir sur la Lune un jour, puisqu’elle serait très couteuse et complexe à la transporter à partir de la Terre.

«L'eau est essentielle à la vie et permet de produire de l'oxygène, a noté l’agence par voie de communiqué. Elle servirait aussi à produire de l'hydrogène, une source d'énergie qui permettrait de lancer des fusées depuis la Lune.»

Le robot, qui se posera au pôle Sud de la Lune, comportera des instruments qui sont faits expressément pour répondre à ce genre de questions scientifiques. Ils serviront entre autres à mesurer la température au niveau du sol ainsi que les radiations qui viennent du soleil.

«Il y a aussi un objectif technologique, a poursuivi M. Bergeron. Ici, on essaie de démontrer de nouvelles capacités techniques au niveau de la mobilité et de la communication, mais principalement une capacité de survie à une nuit lunaire, où les températures descendent jusqu’à -200°C pendant 14 jours terrestres. Il faudra voir au retour du Soleil si le robot est capable de redémarrer sur la seule base de sa batterie.»

Pas avant 2026

Afin que le robot se rende sur la Lune, qui serait une première dans l’histoire canadienne, l’ASC accompagnera la NASA dans le cadre de l'initiative des Services commerciaux de charges utiles lunaires. Ce programme de l'agence spatiale américaine, a pour objectif de transporter à la surface de la Lune des instruments scientifiques, des équipements et des engins spatiaux comme les astromobiles.

«Le robot fait partie d’une vague de retour à la surface de la Lune, a souligné Martin Bergeron. L’objectif à la surface sera d’aller au-delà de l’orbite terrestre pour développer notre capacité d’explorer, à construire éventuellement une base afin d’y opérer et y vivre temporairement.»

Le temps que l’astromobile se rende au voisin le plus près de la Terre devrait être d’entre 4 et 10 jours selon Martin Picard, gestionnaire de mission. Toutefois, ce dernier espère que leur engin ne restera pas trop longtemps dans l’espace en raison du risque des radiations.

«Si [le robot] passe beaucoup de temps en orbite, il va passer la ceinture de Van Allen, et ça peut impacter l’électronique, a indiqué M. Picard. On va essayer de limiter ça le plus possible.»

Objectifs de l’astromobile

-Se déplacer sur la Lune pour voir comment fonctionnent les différents systèmes;

-Présenter les applications possibles d'une nouvelle technologie, sa faisabilité et son fonctionnement;

-Effectuer des mesures scientifiques qui permettront de déterminer la quantité d'hydrogène présente dans le sol lunaire, qui est l'un des meilleurs indicateurs de la présence de glace d'eau, tout en définissant les températures au moment de la détection;

-Analyser le sol lunaire pour mieux comprendre les caractéristiques géologiques et minéralogiques du site;

-Mesurer le rayonnement sur la surface lunaire pour connaitre la quantité de rayonnement à laquelle les astronautes seront exposés.

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