Faits divers

Accident de travail mortel : le deuil soudain d’un être cher

le jeudi 02 février 2023
Modifié à 11 h 54 min le 02 février 2023
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Stéphanie St-Aubin garde le souvenir d’un père aimant et rassurant. (Photo gracieuseté)

Le 15 décembre, Stéphanie et Jean-Daniel St-Aubin ont perdu un père aimant, ses six enfants, un grand-père présent, et ses collègues, un employé dévoué. Décédé dans un accident de travail survenu à l’usine Fenplast à Delson, Daniel St-Aubin a laissé des proches secoués qui cherchent encore à comprendre.

Un mois et demi plus tard, sa fille confie que «différentes émotions se chevauchent». Partagée entre «la colère, la peine et le choc», la dame de 34 ans se dit désormais prête à témoigner pour rendre hommage à son père.

«C’est un deuil difficile à faire parce que sa mort a été soudaine. Ce n’est pas comme s’il avait souffert d’une longue maladie. Du jour au lendemain, nous l’avons perdu», laisse-t-elle tomber, enceinte d’un 7e enfant.

M. St-Aubin travaillait depuis 18 ans à la maintenance dans les deux usines de Fenplast, à Candiac et Delson. Une enquête de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) «est toujours en cours» pour déterminer les circonstances de l’accident, a indiqué l’organisation au Reflet. Sa famille a été informée que les conclusions devraient venir d’ici six mois. Pourront-elles mettre un baume sur sa douleur?

«Ça ne nous le ramènera pas, mais on veut savoir ce qui s’est passé. Nous avons toujours des questions en suspens, fait savoir Mme St-Aubin. Son emploi n’était pas dangereux et ne comportait pas de risques liés à sa sécurité. En plus, il était très expérimenté.»

Impliqué

D’ici à ce que la lumière soit faite, les proches de Daniel St-Aubin conservent le souvenir d’un homme bienveillant dont «la bonne humeur était contagieuse», décrit Fenplast. Ses collègues n’hésitaient pas à se confier à lui, souligne Mme St-Aubin.

«Il était là pour eux, comme il l’a été pour moi comme père. Il me calmait et m’aidait à trouver des solutions dans les moments plus difficiles», raconte-t-elle.

L’homme de 59 ans opérait le club social de Fenplast «et s’en occupait avec brio», souligne son employeur. Il assurait la distribution de bonbons à l’Halloween et de cadeaux à Noël, puis organisait des sorties à la cabane à sucre et des tournois de golf.

«Ses collègues nous ont dit qu’ils auraient tant aimé revoir son sourire et entendre son rire à nouveau», confie sa fille.

Ces derniers lui ont témoigné leur affection lors de la première journée de condoléances, le 26 décembre, à Lachine. Plus de 400 personnes s’y sont déplacées, relate Mme St-Aubin, qui a ressenti «une vague d’amour énorme».

Le lendemain, la journée a été réservée à la famille de cet homme qui «adorait son travail et la vie», souligne sa fille.

En plus de sa conjointe, de ses deux enfants et de ses six petits-enfants, Daniel St-Aubin a laissé dans le deuil sa mère, ses sœurs, son beau-frère, ses nombreux neveux et nièces ainsi que d’autres parents et amis.

«Essayer de comprendre nous permettra peut-être de faire notre deuil.» -Stéphanie St-Aubin

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