Jean-Guy Poulin a choisi de « faire la différence » en revenant dans le réseau public
Au terme d’un épisode professionnel de 15 ans comme infirmier dans le secteur privé, Jean-Guy Poulin a décidé de revenir travailler dans le réseau public de santé, à l’urgence de l’Hôpital du Suroît.
Depuis la mi-octobre, l’infirmier est revenu sur le front de la première ligne, dans son patelin d’origine, sur un horaire de 12 heures, trois jours-semaine. À 54 ans, c’est ainsi qu’il souhaite terminer sa carrière d’ici l’âge de la retraite.
M. Poulin avait déjà œuvré à l’hôpital campivallensien à ses débuts, de 1988 à 2005. « J’ai fait la plupart des étages de l’hôpital, dit-il, à l’exception de la maternité. Les cinq dernières années, j’étais affecté à l’urgence. »
À compter de 2005, il s’est vu offrir l’opportunité de travailler dans un nouveau département santé mis en place à l’époque chez Bombardier Aéronautique.
Au sein d’une équipe de 14 infirmiers-ères, il était parmi ceux et celles qui offraient un service de conseils et d’accompagnement aux travailleurs qui bénéficiaient de soins de santé privés offerts par l’entreprise.
Jean-Guy Poulin a ainsi poursuivi sa carrière dans le privé durant 15 ans, jusqu’à ce que l’entreprise confie son service santé à un sous-traitant. Il s’est alors vu confier en avril 2021 la gestion de la clinique de vaccination en entreprise mise en place chez Bombardier, sur le même modèle que celle implantée à Salaberry-de-Valleyfield par CEZinc.
Se sentir utile
« Je crois que c’est ce qui m’a redonné le goût de revenir dans le réseau. Le fait de me sentir utile, ça me manquait. Je sentais que les astres étaient alignés », dit-il.
Au point où l’infirmier a dès lors entrepris les démarches pour retrouver un poste au CISSSMO, dans un réseau qui souffre énormément de la pénurie de main-d’œuvre.
Également lieutenant au Service d’incendie de Rivière-Beaudette, Jean-Guy Poulin se présente comme un homme qui aime être dans le feu de l’action, qui carbure à l’adrénaline.
Le cinquantenaire convient que la tâche est énorme dans le contexte actuel. À l’urgence du Suroît, le taux d’occupation se maintient au-dessus des 150% de la capacité, le personnel est à bout de souffle, mais il demeure enthousiaste à l’idée de fournir une paire de bras supplémentaire à l’effort de guerre qui prévaut.
« Je peux vous dire que nos infirmières réalisent un travail formidable, elles y mettent les efforts et acceptent de mettre beaucoup d’eau dans leur vin, dit-il, en soulignant le leadership de l’infirmière-chef, Carine Durocher. Même si les gens ne le voient pas toujours, chaque jour, il y a des petits miracles qui se produisent ici. Les sit-in qu’elles ont fait récemment étaient vraiment des gestes de dernier recours. »
Celui-ci encourage d’autres professionnels à venir contribuer à cet effort au sein du réseau, en soulignant que les récentes mesures mises en place par le ministère procurent déjà une plus grande flexibilité dans les horaires de travail.
Ancien délégué syndical, l’infirmier concède qu’il aborde maintenant son travail avec des lunettes roses. « On a besoin de plus de bras pour faire en sorte que l’organisation du travail s’améliore », croit-il.