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La citrouille bleue sensibilise à la réalité des enfants autistes

le mercredi 27 octobre 2021
Modifié à 0 h 00 min le 28 octobre 2021
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Jeremiah est fier de passer l’Halloween pour la première fois avec sa citrouille bleue. (Photo: Le Reflet – Denis Germain)

Les familles qui passeront l’Halloween ce dimanche ne doivent pas se surprendre d’apercevoir des citrouilles bleues parmi les traditionnelles de couleur orangée. Cette initiative, qui s’adresse aux enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), vise à leur faire vivre une fête sans stress tout en conscientisant les passants à leur réalité.

Une citrouille bleue aux abords d’une maison signifie que la personne qui y réside est consciente de la réalité des enfants autistes. Pour sa part, ceux-ci sont invités à se promener avec une citrouille de la même couleur, afin que les gens soient vigilants en leur présence.

La directrice de l’organisme S.Au.S. Candiac, Lisa Kelly, applaudie cette initiative de plus en plus populaire. Elle explique que ce symbole rassure et réconforte d’abord les parents de ces enfants.

«Tout programme qui fait la promotion de la sensibilisation à l’autisme est un pas dans la bonne direction», soutient Mme Kelly, dont le fils est atteint du TSA. 

Bien que les écoles soient davantage inclusives et que du travail de sensibilisation soit fait dans la société, tout le monde ne saisit pas encore toute l’étendue du spectre de l’autisme, fait remarquer la directrice. Elle confie que les parents ressentent toujours le besoin d’expliquer au public les raisons pour lesquelles leur enfant agit différemment des autres. En ce sens, la citrouille bleue permet de conscientiser et d’alimenter les discussions, croit-elle.

«Mes enfants étaient toujours heureux de passer l’Halloween, et si j’avais connu le phénomène des citrouilles bleues auparavant, j’en aurais apporté une pour faire de la sensibilisation à ce moment», déclare-t-elle.

«L’Halloween est une soirée tellement amusante. La citrouille bleue permet d’éviter des situations difficiles pour les enfants autistes.»

-Lisa Kelly, directrice de S.Au.S Candiac

Opinion mitigée

Le Journal a constaté que les opinions sur ce phénomène sont partagées. Alors que les uns saluent l’initiative, d’autres préfèrent que les enfants ne soient catalogués.

De son côté, la Fédération québécoise de l’autisme (FQA) ne veut pas prendre position concernant ce phénomène. Elle a indiqué au Reflet que «chaque famille est libre de choisir ce qu’elle croit être le meilleur pour son enfant». Toutefois, la directrice générale Lili Plourde mentionne que l’organisme soutiendra le parent qui décide d’en faire usage.

Par ailleurs, elle fait savoir que plusieurs adultes TSA n’aiment pas tout ce qui est rattaché à la couleur bleue, introduite par Autism Speaks. Selon Mme Plourde, cet organisme fondé aux États-Unis parle de «guérison de l’autisme», alors que cette approche va à l’encontre de ce qui est prôné ici, soit que l’autisme est un «état à vie», explique-t-elle.

Pour sa part, la FQA tient la campagne Briller en bleu chaque mois d’avril.

«Il n’y aura jamais assez de sensibilisation faite pour l’autisme», soutient la directrice générale.

Témoignage

Toshonna Savery, de Saint-Hubert, se réjouit à l’idée que son enfant de 9 ans, atteint d’un TSA, pourra sensibiliser d’autres personnes à sa réalité, alors qu’il adore l’Halloween.

«La couleur de la citrouille éveillera la curiosité des passants et pourra engendrer des échanges afin de renseigner les gens plus en profondeur sur ce qu’est l’autisme», explique celle qui est membre de S.au.S.

Au Québec, environ un enfant sur 68 recevrait un diagnostic de trouble du spectre de l’autisme chaque année. (Photo: Le Reflet - Denis Germain)

Son fils Jeremiah vit bien la cueillette de friandises le 31 octobre, en autant qu’il soit accompagné de sa sœur ou de quelqu’un en qui il a confiance. Il est cependant un peu craintif dans des lieux d’épouvante ou trop sombres.

«C’est plus lorsqu’il va au lit qu’il peut avoir des réactions, mentionne la mère de 33 ans. Il peut avoir un plus peur que d’habitude lorsqu’il fait noir ou avoir de la difficulté à dormir.»

Les messages de la citrouille bleue

Selon Lisa Kelly, directrice de l’organisme S.au.S à Candiac, une personne qui aperçoit un enfant avec une citrouille bleue ne doit pas lui faire peur ni le questionner, car cela ferait grimper son niveau d’anxiété. Il est également possible que l’enfant ne dise pas merci lors de la cueillette de bonbons.

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