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Des élèves de Sainte-Catherine rendent hommage aux 215 victimes autochtones

le jeudi 17 juin 2021
Modifié à 20 h 06 min le 17 juin 2021
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Lorsque la professeure Axelle Fontalirant a annoncé à sa classe de 3e secondaire la triste nouvelle des 215 corps d’enfants retrouvés dans la fosse d’un pensionnat autochtone de Kamloops en Colombie-Britannique, elle a été touchée par la colère de plusieurs d’entre eux.

«J’ai vu l’indignation dans leurs yeux qu’il y ait des personnes qui se sont attaquées à des enfants, peu importe leur origine. Ils étaient bouleversés de ne pas en avoir entendu parler», confie au Reflet l’enseignante de l’école des Timoniers à Sainte-Catherine.

Beaucoup d’élèves étaient déçus de ne pas avoir été mis au courant des injustices vécues par les peuples autochtones pendant leurs cours d’histoire. Certains lui ont même écrit le soir pour la remercier de leur avoir ouvert les yeux sur cet enjeu.

«Ils vivent autour de préjugés, mais quand tu leur montres l’autre face, ils réalisent bien que ces préjugés sont arriérés», constate-t-elle.

La professeure admire d’ailleurs quatre de ses étudiantes ayant elles-mêmes pris l’initiative de faire des gestes pour conscientiser les élèves de l’école.

«Elles ont commencé par faire passer un message à l’intercom. Elles ont détaillé les faits de la tragédie et ont demandé que tout le monde se recueille pendant une minute pour réfléchir à ce qui s’était passé», mentionne Mme Fontalirant.

Par la suite, elle raconte qu'elles étaient très motivées à faire un geste plus visuel et concret.

«Nous avons imprimé et découpé 215 paires de petits souliers que nous avons collées sur des vitrines à l’entrée et nous avons invité toute l’école à signer son nom sur une paire de souliers en guise de témoignage. Ce sont vraiment les élèves qui doivent avoir le crédit» souligne Mme Fontalirant, en ajoutant que des enseignantes ont pris le flambeau et ont signé à leur tour. 

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Elle serait ravie si leur projet pouvait influencer d’autres établissements scolaires.

«Je me disais ça pourrait donner des idées aux autres écoles de faire des actions plus visuelles», espère l’enseignante de Sainte-Catherine.