Rugby en fauteuil roulant

Jean-Philippe Côté-Nadon roule actuellement sur les parquets de rugby à Prague. Malgré son handicap, il est tombé en amour avec son sport au point de se hisser sur l’équipe nationale de développement.

Du 13 au 15 novembre, il se trouvait en Tchéquie pour disputer la compétition internationale Rugbymania.
Un grand pas pour celui qui a perdu l’usage de ses jambes lors d’un accident en 2017.

«Six mois après, quand j’ai réalisé que ma condition ne changerait pas, j’ai été mis en contact avec le rugby en fauteuil roulant, se remémore le sportif âgé de 38 ans. J’avais déjà joué au hockey compétitif. Je recherchais un sport d’équipe où il y a de la camaraderie et dans lequel, même avec mon handicap, c’est accessible de jouer à un haut niveau.»

Le contact a rapidement séduit le sportif. La partie se joue sur un terrain de basketball et confronte quatre joueurs. Les espaces sont restreints et le bruit des chaises roulantes résonne.

«Tu peux rentrer dans les autres et les contacts sont assez intenses, a-t-il noté. Quand tu peux en virer un à l’envers, ça fait du bien.»

L’or dans la mire

Il a atteint le haut niveau avec l’équipe nationale de développement.

Depuis trois ans, le Candiacois endosse l’unifolié. Le tournoi à Prague revêt une importance alors que l’alignement formé a différents objectifs. Certains veulent se développer, tandis que d’autres désirent garder un standard élevé.
Pour Côté-Nadon, un joueur offensif, l’occasion est belle pour assumer plus de leadership.

«Je suis toujours intéressé à aller en Europe, a laissé savoir l’athlète de Candiac. Le Canada se retrouve dans le top mondial, mais on a perdu un bon joueur, un gros scoreur de l’Alberta. Mais c’est sûr qu’on vient ici pour gagner l’or.»

Pour lui, le rugby en fauteuil roulant se joue entre les sifflets. La transition en défensive après avoir marqué un essai est une phase du jeu-clé où une équipe peut prendre avantage.

C’est ici que le Canada devra s’améliorer s’il veut rejoindre le Japon, la France, l’Australie ou les États-Unis qui représentent les meilleures nations en rugby en fauteuil roulant selon lui.

Pas de pause

Côté-Nadon se retrouve dans son fauteuil athlétique cinq fois par semaine. En plus de l’équipe canadienne, il fait partie de l’équipe provinciale et de la formation de Montréal.

«Je suis un perfectionniste, assure-t-il. Mais dans mon sport, il faut laisser le temps aller. J’étais souvent fâché au début parce que je voulais être bon rapidement.»

Il a su s’adapter. Comme il n’a plus la mobilité de ses muscles lombaires, il a développé la force de ses grands dorsaux. Ses mouvements et ses attrapés sont plus naturels. La persévérance lui a permis de se démarquer.

«Les gens oublient que lorsque la partie est terminée, ce sont encore nos bras qui nous permettent de nous déplacer, rappelle-t-il. Le rugby en fauteuil roulant est un sport demandant et même si je suis brûlé à la fin d’une partie, je dois encore solliciter mes bras.»