5 questions sur le concept de zéro déchet
Laure Caillot prononcera une conférence sur le concept de zéro déchet, le 10 avril, à la salle du conseil de la MRC de Roussillon à Saint-Constant dès 19h30. Le Reflet s’est entretenu avec elle. Pour s’inscrire: reception@mrcroussillon.qc.ca. 1. D’où vous vient cette préoccupation concernant les déchets que nous rejetons ? «Notre famille a adopté un mode de vie zéro déchet il y a plus de cinq ans. Pourtant, nous avions déjà des habitudes de réduction des déchets à la source bien avant d’en prendre conscience. Lorsque notre fille est née, le choix des couches lavables était une évidence. Tout comme plusieurs autres gestes que nous avions déjà comme acheter nos produits ménagers en vrac. C’est lorsque nous avons découvert le "mouvement zéro déchet" que nous avons décidé d’aller encore plus loin. Mais au départ, ces choix étaient de simples évidences.» 2. Vivons-nous dans un monde où il y a suremballage ? «Il suffit de se rendre à l’épicerie pour observer que le suremballage est omniprésent. C’est d’ailleurs souvent un constat fort lorsqu’on amorce une transition zéro déchet le jour où nous prenons conscience de la multitude d’emballages pour n’importe quel bien.» [caption id="attachment_60731" align="aligncenter" width="521"] Laure Caillot (Photo gracieuseté - Mélissa de La Fontaine)[/caption] 3. Quel pays ou région est la plus avant-gardiste en matière de réduction de déchets ? «Il n’y a pas un pays plus avant-gardiste que d’autres. Je pense qu’il y a une multitude de bonnes idées à l’échelle de la planète et que ces idées sont adaptées à l’ADN local. Je pense davantage que nous devons nous en inspirer pour construire des modèles et des projets qui répondront à l’ADN québécois. D’ailleurs, de nombreuses initiatives québécoises existent déjà.» 4. Pourquoi se préoccuper des déchets, puisque la plupart d’entre eux finiront au recyclage ? «Le zéro déchet, c’est bien plus que le recyclage. Lorsqu’on veut tendre vers le zéro déchet et surtout réduire à la source notre production de déchets, un choix recyclable n’est pas mon premier choix. Je vais d’abord regarder si je peux éviter les déchets. Par exemple, je vais à la boulangerie avec un sac en tissu réutilisable et lavable. En refusant le sac en plastique, j’ai ainsi l’occasion d’échanger avec mon commerçant et de lui expliquer ma démarche. C’est ainsi que j’ai vu des boutiques offrir désormais des rabais aux clients qui apportaient leur sac ou leur contenant. Mais en bout de ligne, c’est tout autant de matières premières et d’objets à usage unique qui ne seront pas produits, si on en consomme moins.» 5. Est-ce qu’il y aura toujours inévitablement un minimum de déchets avec lesquels on devra composer ? «Le zéro déchet n’est qu’une expression-choc. Ces habitudes encouragent la réduction de nos déchets. Même les plus engagés dans ce mouvement ont encore une poubelle. Pourtant, on peut simplement et facilement réduire la taille de nos poubelles. Il y aura toujours des déchets parfois inévitables, mais moins. Il ne faut pas oublier que le ramassage des ordures entraîne des gaz à effet de serre (GES) avec le transport des camions de ramassage. Si on produisait moins de poubelles, ces camions seraient moins souvent sortis, donc moins de GES. Le principe du zéro déchet, c’est surtout d’adopter de nouvelles habitudes, un geste à la fois, mais un déchet en moins.»