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VIDÉOS - Des travailleurs du milieu scolaire «sonnent l’alarme» dans les rues
le jeudi 01 avril 2021
Modifié à 18 h 29 min le 01 avril 2021
Sans convention collective depuis un an et sans propositions «satisfaisantes» du gouvernement, des enseignants et autres travailleurs du secteur public scolaire ont manifesté le 31 mars dans la province pour «sonner l’alarme». Plusieurs d’entre eux étaient à Sainte-Catherine et Candiac.
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Sous la pluie, armés d’affiches arborant des slogans, de drapeaux aux couleurs de leurs associations, de crécelles et de haut-parleurs projetant de la musique, une cinquantaine de travailleurs ont pris d’assaut le boulevard Saint-Laurent, près de l’école primaire L’Odyssée, lors d’une manifestation réunissant plusieurs écoles en fin de journée.
Martine Provost, présidente de l’Association des professeurs de Lignery, qui représente les enseignants de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries (CSSDGS), aimerait que les négociations s’achèvent en ce premier «triste» anniversaire marquant la fin de la convention collective.
«On est à un point mort. Le gouvernement n’amène pas de solutions et n’écoute pas celles qu’on apporte.» -Martine Provost, présidente Association des professeurs de Lignery«On nous dit que l’éducation c’est important et que c’est la priorité, mais ça ne se reflète pas aux tables de négociations», dit-elle au Reflet. Celle-ci soutient que le système d’éducation «craque de partout» et que cela date d’avant la pandémie. L’Association demande des solutions pour que la lourdeur de la tâche soit diminuée dans les classes, qu’il y ait davantage de services et que ceux-ci soient plus adéquats pour les élèves à besoins particuliers. Elle souhaite que la précarité des enseignants ne soit plus un obstacle à la profession et que du soutien soit offert pour les nouveaux travailleurs et de meilleurs salaires, détaille Mme Provost. https://www.dailymotion.com/video/x80ccns Professionnels Guy Boivin, président du syndicat des professionnelles et professionnels de la Montérégie (SPPM), considère primordial que les travailleurs se fassent voir et entendre alors que «rien ne bouge». «Nos professionnels, ce sont des psychologues, orthopédagogues, psychoéducateurs, orthophonistes, mais aussi des gens de services administratifs, des gens qui construisent nos écoles», précise celui qui représente 250 membres du CSSDGS. M. Boivin observe que ceux-ci sont oubliés. [caption id="attachment_106410" align="alignright" width="444"] Plus d’une cinquantaine de travailleurs se sont fait voir et entendre à Saint-Catherine[/caption] «La journée où nos professionnels sont absents, on ne les remplace pas. On a un départ marqué des gens qui sont dans nos centres de services et qui veulent aller vers le privé. Nos derniers sondages nous disent qu’on est à peu près à un sur cinq», déplore-t-il. Les résultats sont, explique-t-il, que «des enfants se retrouvent sur des listes d’attente, ont des troubles de langage qui vont s’installer et persister, puis des troubles d’anxiété. Tout ce qu’on a nommé pendant la pandémie qui se manifeste n’est pas traité présentement». Soutien Isabelle Girard représente plus de 1 850 employés de soutien incluant des travailleurs aux services de garde, à la conciergerie, l’administration, aux travaux manuels, en adaptation scolaire et dans les départements informatiques, entre autres, sur 130 quarts d’emploi, La présidente du Syndicat de la fonction publique est d’avis que les travailleurs «n’exigent rien d’extraordinaire». https://www.dailymotion.com/video/x80ccsp «On veut améliorer nos conditions de travail, on a des gens en services de garde qui ont des horaires coupés et avec la COVID-19, ils sont obligés de rentrer, les concierges aussi. Ça provoque beaucoup de colère et d’épuisement. Ils donnent plein d’heures, mais n’arrivent pas à avoir de congés pour, par exemple, les rendez-vous médicaux de leurs enfants», dit-elle. Selon Mme Girard, «l’employeur persiste à penser que lorsqu’on dépasse 35 heures par semaine, on n’a pas le droit au temps supplémentaire». La pandémie alourdit également les tâches «qui l’étaient déjà». L’équité salariale est aussi un problème. Prime Isabelle Girard évoque une prime de 10% offerte aux ouvriers spécialisés. Selon elle, la prime visait à faire de la rétention alors que plusieurs travailleurs vont vers le domaine de la construction, plus payant et avec de meilleures conditions. «Une prime, ce n’est pas comme un salaire. Il n’y a pas d’avantages sociaux et ça ne cotise pas au fonds de pension. On veut qu’un salaire à la hauteur de leur métier spécialisé soit offert et que l’employeur ne s’amuse pas à l’utiliser comme une épée de Damoclès qui peut être retirée», affirme-t-elle ajoutant que depuis mars 2020, plus de 70 travailleurs ont déserté. https://www.dailymotion.com/video/x80ccoq