Transformer le lac Lafarge en lac des Fées en trois étapes
Si Saint-Élie-de-Caxton a ses lutins, Saint-Constant aura ses fées qui ont élu domicile au lac Lafarge. Et la création de ce mythe constituera une richesse culturelle et sonnante pour la Municipalité, selon l’auteur de la célèbre série jeunesse «Amos Daragon», Bryan Perro.
L’écrivain était de passage, le 25 octobre, au musée Exporail lors des Rendez-vous citoyen organisés par la Ville. Saint-Constant a décidé cet été de modifier le nom du lac Lafarge par celui des Fées à la suite d’un concours. Il n’en fallait pas plus pour mandater l’auteur afin qu’il bâtisse un mythe autour de cet endroit qui pourrait se révéler une attraction touristique fort prisée.
C’est avec fougue que l’auteur a expliqué les trois étapes qui doivent conduire à la mise en place du site.
«La première étape est de répandre le mythe. Vous devez volontairement y croire [aux fées] pour tomber dans le jeu et la magie. Ce projet-là doit faire accroire afin de créer un récit fondateur. Ça prend des notions d’histoire, des faits historiques afin de susciter des questions [chez les gens]», a expliqué Bryan Perro.
Il a invité le public à photographier et à afficher sur Facebook la pancarte posée dernièrement par la Municipalité en bordure du lac des Fées et sur laquelle on peut lire: «Études mythologiques en cours – Office de la vérité du Québec». Il s’agit d’un organisme créé de toutes pièces par l’auteur pour les circonstances.
«Appelez Dutrizac [l’animateur de radio Benoît Dutrizac] pour lui dire que ça n’a pas d’allure ces niaiseries-là. Plus on va en parler, plus les fées vont apparaître», a-t-il poursuivi.
Afin de donner de la crédibilité au mythe des fées, le principal intéressé est à rédiger un livre illustré à ce propos qui sera publié chez Perro éditeur, sa maison d’édition.
«Je vais raconter d’où viennent les fées, leur présence chez les Amérindiens. Des exemplaires seront envoyés gratuitement dans les écoles de Saint-Constant. La meilleure façon de rentrer la mythologie, c’est par les familles. Les enfants vont dire: «Il y a des fées à Saint-Constant!» et dans 10 ou 15 ans ça va devenir normal de voir des fées. Un retour de 15% sur les ventes sera versé à la Ville, puisque le projet est coédité par Saint-Constant», a précisé l’auteur.
Des fées virtuelles
La deuxième étape consistera à voir les fées en mettant sur pied une expérience de réalité virtuelle. Les personnes munies de lunettes pourront voir de quelle façon elles évoluent.
Cette expérience pourra être offerte directement par le biais d'applications de partage et s’ajouter au contenu de différentes expositions mondiales de réalité virtuelle déjà accessibles. De plus, elle pourra être visionnée à la bibliothèque de Saint-Constant, qui disposerait de l’équipement nécessaire.
Enfin, la dernière étape en sera une de «réalité augmentée». À l’image des chasseurs de Pokémon GO qui capturent ces créatures en les localisant à l’aide de leur téléphone intelligent, les visiteurs pourront observer les fées.
«On va pouvoir se promener autour du lac muni de lunettes spéciales comme celles de Google Glass et les voir», a précisé M. Perro.
Il a ajouté qu’il est aussi question d’aménager, mais pas dans un avenir immédiat, les abords du lac, à l’image de ce qui s’est fait à Coaticook avec l’attraction Foresta Lumina. Il s’agit dans ce cas-ci d’une expérience interactive où lumières, effets spéciaux et technologies plongent les visiteurs qui se promènent la nuit dans les bois dans un univers fantasmagorique.
Saint-Constant a octroyé à Perro Éditeur la somme de 70 709$ pour la réalisation de la phase 1 de la mise en valeur du Lac des fées.
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