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Sans Internet haute vitesse à Saint-Constant : «Nous ne sommes pas dans un pays sous-développé!»

le jeudi 21 février 2019
Modifié à 17 h 15 min le 21 février 2019
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

À lire aussi Internet haute vitesse en région rurale: une priorité, selon les acteurs locaux Sylvie Blais ne peut pas s’abonner à Netflix ni regarder des vidéos sur YouTube en continu. La résidente de Saint-Constant a difficilement accès à une connexion rapide et fiable à Internet. Elle juge inconcevable qu’en 2019, elle ne puisse pas naviguer facilement sur le web. Mme Blais fait partie d’une dizaine de résidences du chemin Saint-François-Xavier, situées entre l’autoroute 30 et Saint-Mathieu, qui n’ont pas Internet haute vitesse avec câble ou fibre optique. Abonnée à Bell, elle débourse néanmoins environ 50$ par mois pour avoir la connexion via une ligne téléphonique, mais sa vitesse de téléchargement atteint à peine 0,5 mégabit par seconde. «Ça me prend deux heures pour télécharger un jeu sur mon téléphone cellulaire.  Aussi, quand j’ouvre une page sur le web, ça prend plusieurs secondes avant qu’elle s’affiche complètement. Sur YouTube, on parle de minutes pour ouvrir une vidéo, explique-t-elle pendant qu’elle fait l’exercice devant l’auteure de ces lignes. Et lorsque la vidéo démarre, l’image et le son sont saccadés.» La Constantine dit subir au quotidien les conséquences de ne pas avoir une connexion efficace, d’autant plus qu’elle travaille à son domicile. «Je dois suivre des formations en ligne, mais je ne peux le faire avec mon réseau à la maison. Je vais chez une amie à Candiac qui télécharge les vidéos pour moi», raconte-t-elle. Réseau sans fil Mme Blais dit avoir étudié toutes les options possibles. Elle s’est entre autres munie, pour plusieurs centaines de dollars, d’une station Turbo de Bell pour obtenir du réseau sans fil. «La réception est très mauvaise dans le secteur et c’est dispendieux pour ce que nous recevons comme service», a-t-elle constaté. La résidente de longue date du chemin Saint-François-Xavier a vendu l’appareil après que Bell lui eut suggéré de s’abonner à son service d’Internet haute vitesse, avec le résultat qu’elle connaît aujourd’hui. De plus, ni Vidéotron ni Ebox ne desservent ce secteur. Télécharger ses factures   Fernand Bisson, son voisin à 500 m, doit composer avec les mêmes contraintes. Le retraité s’est équipé d’un appareil de réseau sans fil Mifi qui lui fournit 20 Go de téléchargement pour 100$ par mois. «J’ai réussi à avoir un rabais auprès de Bell qui fait en sorte que c’est plus abordable pour moi, mais ce n’est pas tout le monde qui bénéficie de cela. Je serais encore plus frustré si je n’avais pas ce rabais», rage-t-il. M. Bisson fait remarquer qu’à l’heure où les compagnies comme Hydro-Québec délaissent les factures papier, les résidents isolés ne peuvent encore s’en passer, même s’ils ne voulaient les consulter qu’en ligne. «Le plus ironique, c’est que j’ai de la difficulté à ouvrir mes factures de Bell sur mon ordinateur!» enchaîne Mme Blais. Puisqu’ils n’ont pas accès à la fibre optique et au câble, les citoyens concernés reçoivent aussi le service de télévision par antenne satellite. Ils demandent de l’aide Les deux résidents interpellent les instances politiques pour faire bouger les choses. Même s’ils sont conscients qu’un service d’Internet haute vitesse par câble ou fibre optique pour 10 résidents pourrait être coûteux pour les grands fournisseurs comme Bell, ils implorent les élus de travailler plus activement sur le dossier et d’investir de l’argent dans le raccordement au réseau en région rurale. «À l’ère des technologies et où presque tout se fait en ligne, c’est une aberration de ne pas y avoir accès!» clame Mme Blais. Réponse de Bell Questionné à savoir s’il avait l’intention de remédier à la situation, le fournisseur Bell a indiqué au Reflet qu’il n’avait «aucune annonce à faire pour le moment sur les améliorations du réseau dans la région».
«Nous ne sommes pas dans un pays sous-développé, nous sommes à un kilomètre des grands centres!» -Fernand Bisson
    @TB:400 @B:La MRC de Roussillon chiffre à environ 400 le nombre de résidences sur son territoire qui ne sont pas adéquatement desservies par un réseau d’Internet haute vitesse. Dans le secteur couvert par <@Rb>Le Reflet<@$p>, les municipalités de Saint-Mathieu, Saint-Philippe, Saint-Constant et La Prairie sont les plus problématiques.

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