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Le détatouage, une pratique sans encadrement

le mercredi 20 septembre 2017
Modifié à 0 h 00 min le 20 septembre 2017
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Aucune loi ne régit l'équipement et la pratique du détatouage au Québec, au grand malheur de gens marqués à l’encre qui souhaiteraient se défaire de leurs «œuvres». Une situation qui préoccupe le Collège des médecins.

Dans un récent rapport sur la médecine esthétique, un comité de travail formé de membres du collège fait état des problèmes liés au détatouage, qu’il soit laser ou chimique.

«Dans le cas du détatouage chimique, on constate qu’un produit injectable peut être acheté et administré par des personnes qui ne possèdent aucune formation et qui ne sont assujetties à aucun encadrement professionnel», déplore-t-il.

Pourtant, l’injection de substances à des fins esthétiques est réservée aux médecins et, sur ordonnance, aux infirmières ou aux infirmières auxiliaires.

Pour éviter des dérives «comme celles qui ont été rapportées par l’émission La Facture au sujet de Bye Bye Tattoo», le groupe de travail recommande que les activités de détatouage soient réservées aux professionnels de la santé qualifiés.

Il recommande également que Santé Canada considère tout produit injectable comme un médicament et qu’il fasse l’objet d’une homologation à ce titre.

L’avis d’un détatoueur au laser

Même s’il n’a pas de licence, le propriétaire de l’entreprise Dalailaser à Brossard, Claude Côté, déplore aussi le manque d’encadrement qui fait pulluler le nombre d’escrocs, estime-t-il.

Selon le spécialiste en microélectronique et en informatique, les dégâts laissés par les techniques sans laser sont «atroces».

«Je n’ai pas de permis ou de licence, mais je peux réparer, fabriquer, modifier et comprendre chaque machine que j'utilise, énumère-t-il. Après, le choix d’utiliser mes services plutôt que ceux d’un autre appartient au client. Mais moi, je sais ce que je fais.»

Aux dires de M. Côté, Maxime Bouchard pourrait ravoir un bras pratiquement «neuf», s’il continuait ses traitements avec lui.

«Mon plan de match pour Maxime est de lui siphonner la peau comme une sangsue pour faire étirer les vaisseaux sanguins et les canaux lymphatiques jusqu'à la surface, explique M. Côté. Ensuite, je vais me servir de ces canaux pour faire éliminer l'encre par son corps. Après, je vais déclencher la mort programmée des cellules anarchiques pour les faire remplacer par des nouvelles cellules, qui devraient me permettre de lui refaire un bras tout neuf!»  

Après l’expérience traumatisante qu’il a vécue chez Bye Bye Tattoo, Maxime Bouchard est très satisfait du travail de M. Côté. Si ce n’était de l’aspect financier, il complèterait le traitement sans problème. Or, même si le traitement est inachevé, le tatouage n’est plus ce qu’il était, a constaté le Journal.

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